🐽 La Marraine De Guerre Résumé Par Chapitre

Zappela guerre , de PEF, Editions « Rue du Monde », 2004. Résumé : 80 ans après la Première Guerre mondiale; des soldats sortent du monument aux morts pour faire le point. Ils rencontrent le monde moderne, la télévision, un enfant. C'est un excellent support pédagogique pour appréhender la Grande Guerre et le relier aux conflits Lécoulement du temps s'accélère et les événements sont résumés par le narrateur en quelques mots. La pause . Le narrateur interrompt l'enchaînement des actions par des commentaires, la description d'un lieu, le portrait d'un personnage. L'ellipse. Elle constitue un saut dans le temps qui permet de passer sous silence des événements sans importance ("Trois jours plus tard"). Les 1916 dans les tranchées près de Verdun. Etienne, jeune poilu, subit les horreurs quotidiennes de la guerre. Depuis peu, il reçoit les lettres d'une certaine Marie-Pierre, sa marraine de guerre. Comment est-elle ? Quel âge a-t-elle ? Etienne ne le sait pas et l'imaginer lui donne la force de rester debout. A l'occasion d'une permission, il prend le train, décidé à la rencontrer. Résumé: La correspondance d'un jeune poilu et de sa marraine de guerre dans l'enfer des tranchées, entre 1916 et 1918. Source : Hachette-Jeunesse Source : Hachette-Jeunesse ChapitreI. Juillet 1689, en Bretagne. L'Abbé Kerkabon et sa soeur accueillent un jeune indien venu du Canada. On apprend qu'il a été surnommé l' Ingénu à cause sa très grande crédulité et de son ignorance. Très vite les Kerkabon apprécient la présence du jeune indien. C'est pourquoi ils décident de l'héberger et de le convertir Ilentretient une correspondance avec MariePierre, sa marraine de guerre. Elle lui envoie régulièrement des colis remplis de vivres ainsi que des lettres qui le réconfortent. Cela LaMarraine de Guerre De Catherine CUENCA Chapitre I Verdun, novembre 1916. Étienne et Gaspard montent une garde de nuit dans une tranchée. Les lignes allemandes sont à 200 Résumé Ce roman parle d'un jeune adulte de 22 ans qui part à la guerre face aux allemands, cet homme s'appelle Etienne et est originaire d'Auvergne comme certains de ses camarades. Il correspond avec sa marraine de guerre appelée Larrière aide l'effort de guerre en prêtant de l’argent à l'État. Au final, cette guerre a été totale, civils et soldats ont participé à leur manière pendant cette guerre. pénurie de produits de première nécessité et coloniaux [1], privations, augmentation de la mortalité, angoisse des familles. le « bourrage de crâne . Auteur Catherine Cuenca Editeur Hachette Année de publication 2002 Histoire Pendant la guerre de 14-18 un jeune poilu enfoncé jusqu'au cou dans sa tranchée boueuse et sanglante, ne garde le moral que grâce au courrier de sa marraine de guerre. Malgré la misère de ses camarades de feu, le jeune homme rêve de rencontrer celle-ci tout en redoutant cette visite qui lui enlèvera tout le mystère qui l'auréole. L'avis de Leanora-Potter Un roman assez court qui nous raconte la dure réalité d'une jeune poilu de 22 ans qui survit à l'enfer des tranchées grâce aux lettres qu'il reçoit de sa marraine dont il ignore tout. Toute l'histoire se passe du point de vue d'Etienne, nous vivons son quotidien, nous partageons ses peurs, sa colère et sa joie à sa rencontre avec Marie-Pierre. Un roman à faire découvrir à partir du collège... source de la couverture booknode Voyage au bout de la Nuit, c'est d'abord une voix. Celle de Ferdinand Bardamu, le personnage narrateur. Il nous entraîne avec lui dans une aventure effroyable en 4 parties La Première Guerre Mondiale, les colonies, les États-Unis, l'Europe. Le pessimisme de Céline est total seuls quelques personnages exceptionnels échappent à la méchanceté et à l'égoïsme généralisé. C'est une philosophie profonde, car son rapport à l'humanité est fondé à la fois sur l'amour et la haine. On est très loin d'un antisémitisme simpliste comme on peut le voir dans ses pamphlets Bagatelles pour un massacre, L'École des Cadavres. Ces textes médiocres ne doivent pas nous faire passer à côté du chef-d'œuvre. Première partie - La guerre Chapitre 1 Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. [...] Dès le début du roman, la mise en scène de la parole et le style oral nous entraînent dans un voyage sombre et burlesque. Je vous invite à regarder mon analyse vidéo de l'incipit de Voyage au Bout de la Nuit, Partie 1, chapitre 1. Mais malgré leur discussion antimilitariste, Bardamu s'engage par fanfaronnade — J’vais voir si c’est ainsi ! [...] — T’es rien c… Ferdinand ! » qu’il me crie Arthur, vexé sans doute par l’effet de mon héroïsme sur tout le monde. — On verra bien, eh navet ! » que j'ai crié avant qu’on tourne la rue avec le régiment derrière le colonel et sa musique. Ça s’est fait exactement ainsi. [...]Chapitre 2 et 3 Une fois sur le terrain au milieu de la mitraille, Bardamu réalise la folie de son colonel, et de tous ces soldats prêts à s'entretuer Le colonel, c’était donc un monstre ! [...] Avec des êtres semblables, cette imbécillité infernale pouvait continuer indéfiniment… Céline réhabilite le point de vue du lâche, qui voit mieux que les autres l'absurdité tragique de la guerre moderne. Je vous invite à regarder mon analyse vidéo sur la découverte des horreurs de la guerre Partie 1, chapitre 2. Il ne faut pas confondre le personnage de Bardamu avec l'écrivain ce n'est pas un récit autobiographique. Louis-Ferdinand Destouches est mobilisé en 1914. Il est réformé après avoir été blessé au bras lors d'une mission où il s'était porté volontaire. Il reçoit la médaille militaire, et reste profondément marqué par cette expérience de la guerre On est puceau de l’Horreur comme on l’est de la volupté. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ?Chapitre 4 Une nuit, Bardamu est envoyé en mission de reconnaissance à Noirceur-sur-la-Lys. Arrivé dans le village, il rencontre un réserviste, son régiment a été massacré — Moi, tu parles, si j’en ai profité ! “Robinson, que je me suis dit ! [...] C’est maintenant ou jamais qu’il faut que tu les mettes”, Et pour foutre le camp plus vite, j’ai laissé tomber le barda et puis les armes aussi… Ils entrent alors ensemble dans Noirceur-sur-la-Lys, et rencontrent le Maire, qui se prépare à livrer la ville aux Allemands Il s’épuisait en de touchants efforts, le Maire de Noirceur, ardent à nous persuader que notre Devoir était bien de foutre le camp tout de suite à tous les diables [...] Ils repartent ensuite chacun de son côté. Chapitre 5 Sans transition, Bardamu est en permission, retourné dans le civil. Il reçoit une médaille militaire et va la montrer au théâtre c'est comme ça qu'il rencontre une infirmière américaine, nommée Lola. Lola a une mission très spéciale qui consiste à goûter les beignets aux pommes qui sont servis dans l'Hôpital. C'est un passage ironique, où Lola, malgré sa ferveur patriotique, tremble de sacrifier sa minceur à la France. Lors d'une sortie dans une fête foraine, dans le stand de tir, Bardamu fait une crise d'angoisse. — Sur moi aussi qu’on tire Lola ! [...] Foutez le camp ! on va nous tuer, tous ! » [...] Un vrai scandale. [...] Lola m’embrassa et aida les gendarmes à m’emmener avec leurs menottes. Chapitre 6 Bardamu est interné dans un Lycée d'Issy-les-Moulineaux, organisé exprès pour recevoir les soldats devenus fous, et pour traquer ceux qui font semblant. Un jour, Lola vient rendre visite à Ferdinand. Il lui avoue enfin toute son aversion pour la guerre. — Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat… — Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans… [...] Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, [...] parce que je suis le seul à savoir ce que je veux je ne veux plus mourir. Choquée, Lola ne vient plus jamais le voir. Dans l'hôpital, Bardamu rencontre Princhard, un ancien prof d'Histoire Géo devenu caporal, interné pour cleptomanie. Avant d'être renvoyé au front, Princhard explique comment le peuple est devenu de la chair à canon gratuite. Chapitre 7 Chaque semaine, Bardamu se rend chez une lingère-gantière-libraire, Mme Hérote, une sorte d'entremetteuse qui utilise sa boutique comme lieu de rendez-vous. C'est là qu'il tombe amoureux d'une petite musicienne appelée Musyne Un jour elle m’en revint [...] munie d’un brevet d’héroïsme, signé par l’un de nos grands généraux [...] Dans la colonie argentine, elle devint [...] extrêmement populaire. On en raffola de ma Musyne, violoniste de guerre si mignonne [...] et puis héroïne par-dessus le marché. Musyne finit par le quitter pour les riches argentins. À la suite de cette histoire d'amour, Bardamu est envoyé dans le service du docteur Bestombes. Là-bas, les patients rivalisent de patriotisme. Le plus doué, c'est Branledore, le compagnon de chambre de Bardamu S’il y avait un médecin ou une infirmière à passer par là, il hurlait Victoire ! Victoire ! Nous aurons la Victoire ! » [...] Il le possédait, le truc, lui. Un jour, Bardamu se résout à faire part au docteur Bestombes, de ses difficultés à se montrer brave — Cette confidence que vous venez me faire, je la considère, Bardamu, comme une amélioration notable de votre état mental [...] C’est ainsi que j’entends traiter mes malades, Bardamu, par l’électricité pour le corps et pour l’esprit, par de vigoureuses doses d’éthique patriotique !Chapitre 8 À l'hôpital, Bardamu rencontre une belle comédienne et lui raconte des exploits inventés qui sont bientôt mis en vers par un poète, et représentés à la Comédie Française Ma rousse, frémissante récitante, le geste grandiose, [...] illustrait à ce moment là un fantastique trait de bravoure que je m’étais attribué. [...] La salle entière tournée vers nous, transportée, réclamait le héros. Mais c'est Branledore qui s'attribue tout l'héroïsme du récit inventé par Bardamu, et le poète lui souffle sa superbe comédienne. Chapitre 9 Bardamu retrouve un ancien collègue, Jean Voireuse, avec qui il a travaillé, un temps, dans la bijouterie de M. Puta. Ensemble ils rendent visite à leur ancien patron qui leur donne 20F chacun et les congédie poliment. Puis Voireuse propose à Bardamu d'aller voir les vieux parents d'un copain mort au combat. Ils habitent une espèce de château. En arrivant, ils croisent Robinson qui leur annonce une mauvaise nouvelle — Elle s'est pendue hier la vieille ! Tu parles d’une noix, dis donc ! [...] Moi qui l’avais comme marraine !… C’est bien ma veine hein ! » Les trois se quittent après quelques verres. Bardamu apprend plus tard que Jean Voireuse a fini dans un sanatorium en Bretagne à cause du gaz moutarde. Chapitre 10 Finalement Ferdinand est considéré comme irrécupérable par l'armée. Il s'embarque alors pour l'Afrique, sur l'Amiral Bragueton. Comme il n'est ni soldat, ni fonctionnaire, on le soupçonne d'être un embusqué. Devant tous les passagers rassemblés, Bardamu est provoqué en duel par le capitaine Frémizon — Au nom des passagers de ce bateau justement indignés par votre inqualifiable conduite, j’ai l’honneur de vous demander raison !… » — Capitaine ! Quelle extraordinaire erreur vous alliez commettre ! [...] Comment me prêter à moi, les sentiments d’une semblable perfidie ? [...] Moi hier encore défenseur de notre chère patrie ! [...] Vive la France ! Vive la France ! » Il est bien difficile [...] de gifler un civil, publiquement, au moment où celui-ci crie si fortement que je venais de le faire Vive la France ! » Cette hésitation me sauva. Deuxième partie - L'Afrique Chapitre 11 Ferdinand débarque enfin dans la colonie de Bambola Bragamance. Il décrit alors les conflits permanents entre les fonctionnaires, les militaires et les commerçants. C'est cela qui permet au Gouverneur de tout contrôler. Pour en savoir plus sur cette description satirique des colonies, je vous invite à voir mon analyse vidéo du chapitre 11, deuxième partie. À Bikomimbo, Ferdinand rencontre un tenancier de comptoir, raciste et dévoré par une maladie de peau, le Corocoro. On découvre la manière dont il mène son commerce avec les indigènes. Une famille indigène arrive un jour au comptoir. En échange de leur caoutchouc, il leur donne un grand mouchoir très vert avant de les renvoyer avec des coups de pieds. Pesée faite, notre gratteur entraîna le père, éberlué, derrière son comptoir [...] et puis lui enferma dans le creux de la main quelques pièces en argent. Tous les petits amis blancs s’en tordaient de rigolade, tellement il avait bien mené son business. Le nègre restait planté penaud devant le comptoir [...] — Toi, y a pas savoir argent ? Sauvage, alors ? [...] Qu’est-ce que tu veux ? » Il lui reprit l’argent d’autorité et à la place des pièces lui chiffonna dans le creux de la main un grand mouchoir très vert [...]Chapitre 12 Ferdinand s'embarque ensuite pour Topo où il rencontre le lieutenant Grappa, qui dirige les régions avoisinantes. Le sergent Alcide s'occupe d'entraîner des troupes de miliciens. Un jeudi, le lieutenant Grappa invite Ferdinand à assister aux audiences de son tribunal. Mais impatienté, il finit par condamner un vieil homme à recevoir 20 coups de chicote La chose exécutée, le vieux tout sanguinolent fut emmené par la foule bourdonnante de mille commentaires. Le lieutenant Grappa ralluma son cigare [...] — Ah ! s’ils savaient tous comme je m’en fous de leurs litiges [...] Depuis deux ans que j’essaye de les en dégoûter de ma justice, ils reviennent pourtant chaque jeudi… Des vicieux, quoi !… » Un jour que Ferdinand rend visite à Alcide, il tombe sur la photo d'une petite fille. C'est sa nièce — Ils sont morts tous les deux ses parents… Je la fais élever à Bordeaux chez les Sœurs. Mais puisque c’est moi qui m’en occupe, je veux que rien lui manque ! Ginette qu’elle s’appelle… Elle m’écrit, elle fait des progrès, seulement, tu sais, les pensions comme ça, c’est cher… » Ainsi, demandait-il à redoubler son séjour à Topo [...] Il offrait donc sans presque s’en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture dans cette monotonie torride, [...] sans intérêt que celui de son bon cœur. [...] Il avait pourtant l’air bien ordinaire. Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. Chapitre 13 Pour retrouver son poste dans la forêt, Ferdinand remonte le fleuve en pirogue pendant une dizaine de jours. Un fois arrivé sur place, il rencontre son prédécesseur. Il ne reconnaît pas tout de suite Robinson, qui lui raconte les conditions de vie qui l'attendent — Allez donc, vous serez moins mal encore ici qu’à la guerre ! [...] On bouffe mal, c’est exact, et pour boire, c’est une vraie boue, mais on peut dormir tant qu’on veut… Pas de canons ici mon ami ! [...] Le jour c’est la chaleur, mais la nuit, c’est le bruit qui est le plus difficile à supporter… [...] C’est les bestioles du bled et les hyènes qui viennent là tout près de la case… Ferdinand se renseigne aussi un peu sur le commerce – Ah ! Faut les voler avant qu’ils vous volent, c’est ça le commerce et voilà tout ! [...] – Mais, et l’inventaire ? [...] – Vous lui répondrez au Directeur qu’il n’y avait plus rien, et s’il refuse de vous croire, eh bien, ça n’aura pas grande importance !… On nous considère déjà tous solidement comme des voleurs, de toutes les manières ! Robinson s'enfuit pendant la nuit avec la caisse, laissant Ferdinand avec 300F, des boîtes de cassoulet, et quelques domestiques recrutés dans les tribus voisines. Rapidement, Ferdinand tombe malade Aussitôt que je sentais un peu de mieux poindre, [...] l’abominable peur me ressaisissait [...] d’avoir à rendre mes comptes à la Société Pordurière ». [...] J’en arrivais à ne plus prendre de quinine pour bien laisser la fièvre me cacher la vie. On se saoule avec ce qu’on a. La case est progressivement détruite par des pluies diluviennes. Fiévreux, exténué, Ferdinand met le feu à sa case et s'enfuit dans la forêt sur les traces de Robinson. Chapitre 14 Transporté sur une civière à travers la forêt, Ferdinand arrive enfin à San Tapeta, où il est confié à un curé qui le soigne. Très faible, il finit par s'évanouir C’est par les odeurs que finissent les êtres, les pays et les choses. Toutes les aventures s’en vont par le nez. J’ai fermé les yeux parce que vraiment je ne pouvais plus les ouvrir. Alors l’odeur âcre d’Afrique, nuit après nuit s’est estompée. Quand Ferdinand se réveille, il réalise qu'il est embarqué dans une galère, l'Infanta Combitta Le capitaine avait eu quelque audace en m’achetant, même à vil prix à mon curé au moment de lever l’ancre. [...] Il avait spéculé sur l’action bénéfique de l’air de la mer pour me ravigoter et il allait gagner puisque j’allais mieux déjà et je l’en trouvais bien content — Bientôt, merdailleux, vous pourrez ramer avec les autres !Troisième partie - Les États-Unis Chapitre 15 Ferdinand découvre New York avec stupéfaction. La première image qu'il en a, c'est une ville debout, dressée dans la brume. Pour en savoir plus, je vous invite à regarder mon analyse vidéo sur l'arrivée à New York, Chapitre 15, troisième partie. Comme il sait compter les puces, Ferdinand est emmené au Surgeon General » qui commande la station de quarantaine où sont triés les immigrés — Allons, allons ! Il en est venu avant vous [...] de ces anarchistes d’Europe qui nous ont raconté des bobards [...] Trêve de vantardises !… Demain on vous essayera à Ellis Island ! Mr. Mischief me dira si vous avez menti. À Ellis Island, Ferdinand fait un travail remarquable, reconnu par son supérieur, M. Mischief. Il est même promu à la navette des statistiques pour aller porter les additions en ville. Mais il se fait piéger par la pluie. Sous la pluie en trombe mes statistiques me fondirent progressivement dans la main. [...] Je me hâtai, transi, dans [une rue] bien crasseuse et remplie de ténèbres, où cheminaient des pauvres qui m’emmenèrent avec eux comme une 16 Ferdinand découvre Manhattan C’est un quartier qu’en est rempli d’or, un vrai miracle, et même qu’on peut l’entendre le miracle à travers les portes des banques avec son bruit de dollars qu’on froisse [...] J’ai eu tout de même le temps d’aller les voir ces employés qui gardaient les espèces. Ils sont tristes et mal payés. À Manhattan, Ferdinand prend une chambre dans un hôtel, gigantesque et glacial, le Laugh Calvin. La nuit tombe et il observe aux fenêtres les gens qui se couchent dans l'immeuble d'en face On aurait dit des grosses bêtes bien dociles, bien habituées à s’ennuyer. Ferdinand sort dans la rue pour conquérir le sommeil, il se rend au cinéma, regarde un film pornographique puis rentre se coucher Dans ma chambre, à peine avais-je fermé les yeux que la blonde du cinéma venait me rechanter encore [...] sa mélodie. [...] Je n’étais plus tout à fait seul… Il est impossible de dormir seul… Chapitre 17 Ferdinand ressent de plus en plus la solitude. Il se rend alors dans un fast-food, où il croise le regard d'une serveuse — Mademoiselle, vous me connaissez fort peu, mais moi déjà je vous aime, voulez-vous que nous nous mariions ?… Sa réponse ne me parvint jamais, car un géant de garde [...] survint à ce moment précis et me poussa dehors. [...]Chapitre 18 Ferdinand se met à la recherche de Lola, dans l'espoir qu'elle lui donne un peu d'argent. Elle en vint à me questionner sur ce que je pensais de son Amérique. Je lui confiai que [...] son pays il m’épouvantait tout bonnement [...] surtout par l’énorme indifférence à mon égard qui le résumait à mon sens. J’avais à gagner ma croûte, [...] et si je ne trouvais pas quelques dollars à l’instant même, je ne coucherais nulle part. Pendant que Lola cherche quelques billets au fond de son sac, Ferdinand relance la conversation, en lui demandant des nouvelles de sa mère. — Elle est malade ma mère, elle souffre d'un cancer au foie… Le traitement coûte très cher, mais les spécialistes m'ont promis qu'ils la sauveront. — Pour le pognon, Lola, il y aura toujours de très grands médecins, mais les cancers du foie sont absolument inguérissables. [...] — Ferdinand, vous n'êtes rien qu’un abominable méchant !… [...] Prenez ! tenez ! voilà vos cent dollars ! Foutez-moi le camp et ne revenez jamais !… Out ! Out !Chapitre 19 Avec l'argent de Lola, Ferdinand se rend à Detroit, et il fait la queue devant une usine Ford, dans l'espoir d'avoir un travail. Il finit par être reçu par le médecin examinateur — Vous êtes bien mal foutu, mais ça fait rien ! — Vous savez, monsieur, j’ai de l’instruction et même j’ai entrepris autrefois des études médicales… — Ça ne vous servira à rien ici vos études, mon garçon ! [...] Ne nous parlez plus jamais de votre intelligence ! On pensera pour vous, tenez vous-le pour dit. » Arrivé parmi les machines il découvre le travail à la chaîne On voudrait bien arrêter tout ça pour qu’on y réfléchisse, et entendre en soi son cœur battre facilement, mais ça ne se peut plus. Ça ne peut plus finir. Ferdinand se met à fréquenter un bordel. C'est là qu'il rencontre Molly, qui essaye de le motiver à faire quelque chose de sa vie — N’allez donc plus chez Ford ! Cherchez-vous plutôt un petit emploi dans un bureau… Comme traducteur par exemple, c’est votre genre… Un soir, dans le tramway, il retrouve Robinson qui est devenu nettoyeur de nuit — J'aurais bien essayé de me placer chez Ford mais mes papiers sont vraiment trop faux pour ça, les équipes de nettoyages sont pas difficiles… C'est une espèce de légion étrangère de la nuit. Quand Ferdinand parle à Molly de rentrer en France, elle essaye de le convaincre de rester, mais c'est en vain — On ne sera pas malheureux ensemble, Ferdinand [...] On placera nos économies… On sera comme tout le monde… Pour la quitter il m’a fallu certes bien de la folie et d’une sale et froide espèce. [...] Et si la mort, demain, venait me prendre, je ne serais jamais tout à fait aussi froid, vilain, et lourd que les autres, tant de gentillesse et de rêve Molly m’a fait cadeau dans le cours de ces quelques mois d’ partie - L'Europe Chapitre 20 De retour en France, Ferdinand termine ses études de médecine et s'installe en banlieue parisienne à la Garenne-Rancy. Un matin, dans la rue, Ferdinand rencontre Bébert. C'est le neveu de la concierge, enfant fragile et naïf. Teint trop verdâtre, pomme qui ne mûrira jamais, Bébert. Sur sa face livide dansotait cet infini petit sourire d’affection pure que je n’ai jamais pu oublier. Une gaieté pour l’univers. Pour en savoir plus sur Bébert. Je vous invite à découvrir mon commentaire de texte sur le chapitre 20, Partie 4. Arrive alors la concierge, la tante de Bébert, qui lui conseille d'aller voir les Henrouille, rue des Mineures. Chapitre 21 Les Henrouille sont un couple de vieux retraités, qui se sont donné du mal toute leur vie pour rembourser leur maison. M. Henrouille est donc maintenant préoccupé par ses acouphènes, et Mme Henrouille veut se débarrasser de sa belle-mère qui vit recluse dans un cabanon au fond du jardin. — Y a plus moyen de la faire sortir !… Elle veut pas qu’on s’occupe d’elle… [...] Il fait froid chez elle et y a pas de feu… [...] N’est-ce pas Docteur, qu’il vaudrait bien mieux qu’elle aille chez les Sœurs… — Chez les Sœurs ?… Pourquoi que j’irais pas chez le curé pendant que vous y êtes !… Personne ! Nulle part !… — Écoutez-la Docteur, maintenant qui délire, c’est de la folie ça Docteur ! Comment voulez-vous que nous la gardions ici ? — Qu’est-ce qu’il en sait celui-là si je suis folle ? [...] C'est toi, canaille, qu’iras en prison que je te dis moi ! » Ferdinand est obligé de battre en retraite sans demander son 22 Juste en sortant de chez les Henrouille, Ferdinand apprend que la fille du cinquième a des complications suite à son 3e avortement. Il est accueilli par la mère — Qu’ai-je pu faire au ciel, Docteur, pour avoir une fille pareille ! J'en mourrai de honte ! Pendant qu’elle provoquait le Ciel et l’Enfer [...] je voyais se former sous le lit de la fille une petite flaque de sang [...] Je hasardai un conseil de transport immédiat dans un hôpital pour qu’on l’opère en vitesse. Ah ! malheur de moi ! [...] Je lui ai fourni sa plus belle réplique, celle qu’elle attendait. — L’hôpital ! Il ne nous manquait plus que cela ! C’est un comble ! Non, Docteur, promettez-moi que vous ne direz rien à personne ? Je promettais tout ce qu'on voulait. Je tendis la main. Ce fut vingt francs. On retrouve souvent chez Céline ces personnages qui préfèrent jouer un rôle dramatique, plutôt que d'agir réellement. Chapitre 23 Robinson réapparaît brusquement dans la vie de Ferdinand, mais on ne sait pas exactement comment De le rencontrer à nouveau, Robinson, ça m’avait donc donné un coup et comme une espèce de maladie qui me reprenait. Ferdinand est appelé au numéro 12 de la rue Saint Vincent pour soigner un bébé. Mais le petit se met à hurler Excédé, je ne sus me retenir de leur faire part tout haut de ce que j’éprouvais de rancœur depuis trop longtemps. — Eh ! Ménage-toi, petit crétin, [...] Il en restera bien du malheur assez pour te faire fondre les yeux et la tête [...] si tu ne fais pas attention ! Ferdinand est jeté dehors par les parents du petit. Sa réputation dans le quartier tombe au plus bas. Chapitre 24 Après Pâques, Bébert tombe malade Elle a duré des semaines la maladie de Bébert. J’y allais deux fois par jour pour le voir. Les gens du quartier m’attendaient devant la loge [...] C’était comme une distraction pour eux. [...] Une espèce de typhoïde maligne c’était, contre laquelle tout ce que je tentais venait buter, les bains, le sérum, les vaccins… Rien n’y faisait. Ferdinand va donc chercher conseil auprès d'un grand spécialiste de la Typhoïde, le docteur Parapine — Parmi tant de théories vacillantes, d’expériences discutables, la raison commanderait au fond de ne pas choisir ! Faites donc au mieux allez confrère ! Puisqu’il faut que vous agissiez, faites au mieux ! Chapitre 25 Ferdinand se promène sur les quais de Seine, préoccupé par le cas de Bébert. Chez un bouquiniste, il tombe sur une lettre de Montaigne, qui justement essaye de consoler sa femme de la mort de leur fils T’en fais pas va, ma chère femme ! [...] j’ai justement retrouvé [...] une certaine lettre que Plutarque envoyait à sa femme dans des circonstances pareilles… Je l’ai trouvée si joliment bien tapée sa lettre ma chère femme, que je te l’envoie sa lettre !… [...] Lisez-la bien ! [...] Je suis certain qu’elle va vous remettre d’aplomb !… Vostre bon mari. Michel. Chapitre 26 et 27 On apprend très rapidement que Bébert est mort. Le coup du décès de Bébert ne m’avait pas fait du bien non plus dans les environs. Cependant la tante ne m’en voulait pas. On pouvait pas dire qu’elle ait été méchante la tante dans la circonstance, non. Un jour, Ferdinand trouve la vieille mère Henrouille dans la salle d'attente Elle s’était décidée d’elle-même à venir me rendre une visite. C’était pas bête. Et puis elle est revenue souvent pour me demander si je croyais vraiment moi qu’elle était folle. [...] Je lui ai promis de pas insister pour le certificat. Robinson vient aussi le consulter. Il tousse beaucoup parce qu'il travaille dans les acides. Il aimerait bien changer de métier et il finit par avouer que les Henrouille sont prêts à le payer pour qu'il assassine la belle-mère, la vieille Henrouille. Puisque la vieille avait repris l’habitude de sortir de chez elle, on l’enverrait un beau soir porter à manger aux lapins… Le pétard y serait bien disposé… Il lui partirait en pleine face dès qu’elle toucherait à la porte… [...] Elle passait déjà pour folle dans le quartier, l’accident ne surprendrait personne… Chapitre 28 Un soir, Ferdinand est appelé chez les Henrouille. Arrivé sur place, il se rend compte que le plan de Robinson s'est retourné contre lui, il s'est pris un coup de chevrotine dans le visage. La vieille Henrouille est déchaînée — Il est là-haut, il est sur son lit, l’assassin ! Il l’a même bien sali son lit, [...] avec son sang de cochon ! [...] Ah il y en a qui vont au Théâtre pour se faire des émotions ! Mais je vous le dis il est ici le Théâtre ! [...] Chapitre 29 Ferdinand rend souvent visite à Robinson chez les Henrouille, pour renouveler son bandage. Un jour, Robinson s'approche de la fenêtre — Bardamu ! Elle est ouverte ! Elle est ouverte la fenêtre que je te dis ! » Il ne voyait rien évidemment, mais il sentait l’air. Il les allongeait alors ses bras comme ça dans son noir tant qu’il pouvait, comme pour toucher le bout. [...] Je l’ai repoussé dans son lit et je lui ai raconté encore des consolations, mais il pleurait. Il était arrivé au bout lui 30 et 31 Ferdinand est nommé dans un dispensaire de tuberculeux. C'est là qu'il rencontre l'abbé Protiste, qui effectue pour Mme Henrouille des démarches pour caser la vieille et Robinson quelque part. Il leur avait justement trouvé une activité honnête à Toulouse Un commerce pas plus méchant qu’un autre, voilà ce qu’on leur offrait à Robinson et à la vieille en définitive. Une espèce de cave à momies que c’était, si je comprenais bien. On la faisait visiter la cave au-dessous d’une église, moyennant obole. Des touristes. Et une véritable affaire, qu’il m’assurait 32 et 33 Robinson est parti à Toulouse avec la vieille Henrouille. Ferdinand quant à lui quitte Rancy et se retrouve embauché dans un cinéma Le Tarapout m'a attiré. Il est posé sur le boulevard comme un gros gâteau en lumière. [...] Pendant l'entracte, j'apprends qu’on cherchait justement un Pacha pour la figuration de l’intermède. Un rôle muet, [...] entouré par une magnifique volée de danseuses anglaises. [...] Tout à fait mon genre et ma nécessité. Mais Ferdinand finit par être dégoûté du Tarapout à cause d'une simple chanson d'amour Pendant qu’elles chantaient, je ne pouvais plus penser à autre chose moi qu’à toute la misère du pauvre monde et à la mienne surtout [...] Un petit chagrin qu’elles appelaient ça ! On prend tout pour des chagrins d’amour quand on est jeune et qu’on ne sait pas… Chapitre 34 est très malade. Sa femme demande à Ferdinand de lui enlever son ratelier, mais il meurt trop rapidement. Mme Henrouille reste très fâchée contre Ferdinand — En or ! qu’il était Docteur… Je sais combien il l’a payé !… On n’en fait plus des comme ça !…Chapitre 35 Ferdinand décide d'aller à Toulouse pour prendre des nouvelles de Robinson et de la vieille. Arrivé au caveau de l'église Sainte Éponime, Ferdinand rencontre la fiancée de Robinson, Madelon. Il la séduit avec des histoires, et ils couchent ensemble dans le caveau. Chapitre 36 Ferdinand retrouve Robinson, mais il passe son temps à se plaindre. Ferdinand essaye de lui faire voir le bon côté des choses — Mais on s’occupe de toi ! [...] T'en es sorti pas mal du tout d’une foutue sale affaire, je t’assure !… [...] Et t’as trouvé en plus la petite Madelon qui veut bien de toi… Tout malade que t’es !… — T’as l’air de dire que je sais pas trop de quoi que je me plains hein ? Mais il me reste plus que ça… On n’est pas forcé de m’écouter. La vieille Henrouille quand à elle est parfaitement à l'aise à faire la guide touristique dans son caveau parmi les cadavres Elle vous les regardait en plein visage, si ridée et si ratatinée déjà elle-même qu’elle était comme une des leurs avec sa lanterne à venir bavarder en plein dans leur espèce de 37 En se promenant le long d'une rivière, Ferdinand, Robinson et Madelon croisent une péniche. Ils sont même invités par le propriétaire à rejoindre leur petite fête Nous attribuâmes généreusement la cécité de Robinson à la guerre. Dès lors, nous fûmes bien installés, haussés socialement et patriotiquement [...] Ils se mirent, les invités, à nous trouver tous les trois intéressants au possible. En quittant la fête, Ferdinand s'éloigne du couple, et il les entend parler — Peut-être que quand tu auras retrouvé la vue tu m’aimeras plus autant ?… Tu te mettras à les aimer toutes les autres femmes ?… Comme les copains ?… [...] — Mais pas du tout ! Qu’est-ce qui te fait croire que je suis comme lui ?… [...] Je suis pas un salaud moi !Chapitre 38 Alors que Ferdinand finit ses valises on l'appelle dans la rue la vieille Henrouille s'est cassé la tête dans les marches du caveau. J’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps. J’ai filé, tout droit, vers la gare. On s’est pas fait d’adieux. Chapitre 39 et 40 De retour à la Garenne-Rancy, Ferdinand rencontre Parapine, qui lui propose un poste dans un asile psychiatrique à Vigny-sur-Seine, avec un grand jardin où se promènent les fous. Le directeur, M. Baryton, critique les nouvelles méthodes de la psychiatrie Au moment où j’ouvris mon Asile [...] La mode n’était pas encore venue de délirer sous prétexte de mieux guérir ! [...] Ces favoris de la psychiatrie récente, à coups d’analyses superconscientes nous précipitent aux abîmes… Tout simplement ! Un jour, Baryton demande à Ferdinand de donner des cours d'anglais à sa fille Aimée. En fait c'est Baryton qui prend goût à l'Anglais À mesure que se développait chez le père la passion d’apprendre l’anglais, Aimée avait de moins en moins l’occasion de se débattre avec les voyelles. Baryton me prenait tout entier. [...] Il me pompait tout mon anglais. Un jour, il fait venir Ferdinand dans son cabinet directorial, et il lui annonce qu'il a décidé d'aller vivre en Angleterre — Je pars Ferdinand ! Oh vos larmes, bienveillant ami, ne sauraient atténuer mon définitif dégoût pour cette maison qui me retint pendant tant d'années ! Vous en prendrez la direction, Ferdinand !… N’avez-vous pas toujours entretenu d’excellents rapports avec notre clientèle ?… [...] Parapine s’occupera des appareils et du laboratoire… Ainsi tout est réglé sagement…Chapitre 41 L'abbé Protiste de retour félicite Bardamu pour sa promotion. Il lui raconte que la vieille Henrouille est morte, tombée dans les escaliers du caveau. Il laisse entendre que c'est Robinson qui l'a poussée — Votre ami, Docteur, en dépit d’une vie matérielle devenue agréable et des perspectives d’un heureux mariage prochain, déçoit toutes nos espérances, je dois vous l’avouer… N’est-il pas repris par ce goût funeste pour les escapades que vous lui connûtes en d’autres temps ? Un après-midi, Ferdinand tombe sur Robinson, à l'estaminet des Mariniers. Robinson lui avoue qu'il a tué la vieille avec la complicité de Madelon. Puis il lui raconte comment il a retrouvé la vue et décidé de quitter Madelon — Fallait que ça finisse ! Elle se tenait plus d’amour et elle était butée. [...] Je me suis tiré en douce… [...] Mais elle est capable de tout… On serait plus tranquilles si elle me trouvait enfermé avec les fous… Je pourrai faire celui qui ne comprend plus rien…Chapitre 42 Un jour lors d'une partie de cartes, Gustave Mandamour, l'agent de trafic, leur annonce — Messieurs, si j’étais vous, je ferais attention ! Il y a une brune entre autres qui passe devant votre maison bien trop souvent à mon sens !… Cette nouvelle est un choc pour Robinson, il tombe gravement malade. Un jour, Madelon se présente effectivement à la porte de l'asile — Si c’est Léon que vous désirez revoir, j’aime autant vous prévenir tout de suite que c’est pas la peine d’insister… Il est malade des poumons et de la tête… Assez gravement d’ailleurs… Madelon insiste, il lui colle deux gifles, elle s'enfuit. Chapitre 43 Ferdinand se rend compte un jour que Robinson revoit Madelon après son travail, mais il décide de ne pas s'en mêler. Ayant besoin d'une nouvelle infirmière, Ferdinand recrute une splendide masseuse slovaque du nom de Sophie qui devient son amante. Un jour, Sophie lui conseille de se réconcilier avec Madelon — Ça doit être une gentille fille au fond… Seulement toi, tu l’as provoquée et tu as été tout à fait brutal avec elle !… Tu lui dois des excuses et même un joli cadeau pour lui faire oublier… Ferdinand va donc parler de son projet de réconciliation à Robinson, et ils décident d'aller ensemble à la fête foraine avec Sophie et Madelon. Chapitre 44 Malheureusement, la sortie à la fête foraine tourne au désastre D’étalages en groupes, et de manèges en loteries, à force de déambuler, nous y étions parvenus au bout de la fête. Demi-tour donc ! En revenant sur nos pas, on a mangé des marrons [...] Comme un fait exprès, Madelon est tombée sur un asticot. C’est même à partir de ce moment-là que les choses se sont mises à ne plus aller du tout [...] le coup du marron ça l’a rendue absolument furieuse. Ferdinand propose alors de quitter la fête pour retourner souper à Vigny. Dans le taxi, Madelon laisse éclater sa jalousie — Tu l’as méprisé mon rêve Léon ! Tu l’as sali !… Tu peux dire que tu l’as détruit mon idéal… Tu veux donc que j’y croie plus à l’amour dis ?… C’est bien ça que tu veux ?… — Si tu veux tout savoir… Eh bien, c’est tout, qui me répugne et qui me dégoûte à présent ! Pas seulement toi !… Tout !… L’amour surtout !… [...] Et tous les sentiments que tu vas chercher pour que je reste avec toi collé, ça me fait l’effet d’insultes si tu veux savoir… Madelon furieuse sort un revolver et tire sur Robinson, le chauffeur s'arrête, Madelon s'enfuit en courant. Ferdinand et Sophie transportent Robinson jusqu'à l'hôpital, il agonise — C’est mieux que ça se finisse comme ça… Il nous tenait par la main. Chacun une. [...] La pâleur lui est montée du cou et lui a pris toute la figure. Il a fini en étouffant. [...] Dans la chambre ça faisait comme un étranger à présent Robinson, qui viendrait d’un pays atroce et qu’on n’oserait plus lui parler. Chapitre 45 Parapine et Mandamour trimbalent Robinson sur une civière. Ferdinand les regarde s'éloigner et pense aux dernières paroles de Robinson J’en avais pas acquis moi une seule idée bien solide comme celle qu’il avait eue pour se faire dérouiller. [...] Combien il m’en faudrait à moi des vies pour que je m’en fasse ainsi une idée plus forte que tout au monde ? C’était impossible à dire ! Pour ce passage, je vous invite à consulter mon commentaire vidéo sur la fin du Voyage au bout de la nuit, chapitre 45, troisième partie. Le roman se termine dans le bistrot de Vaudescal. Gustave essaye de raconter l'affaire, mais il a trop bu, il renverse le poêle et il se met à danser dans les charbons en flamme. On l’a repoussé Mandamour tout au bout de la table. Il s’est écroulé là, finalement, bien sage, parmi les soupirs énormes et les odeurs. Il a dormi. De loin, le remorqueur a sifflé [...] Il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu’il emmenait, la Seine aussi, tout, qu’on n’en parle plus. L’image de la femme, en particulier de la Parisienne, durant la Première Guerre mondiale oscille entre la frivolité souvent prêtée aux non-combattants et le dévouement de l’infirmière ou de la bonne marraine. Mères, épouses, fiancées, elles sont généralement affectées par le départ des combattants et angoissées par l’attente des nouvelles du front ou des retours en permission. Nombreuses sont celles qui connaissent finalement la douleur du veuvage. L’absence des hommes fait également peser sur leurs épaules de réelles difficultés économiques privées de ressources ou affectées par le ralentissement de l’activité, qui met au chômage de nombreux salariés au début du conflit, elles doivent malgré tout subvenir aux besoins de leur famille. Des œuvres s’organisent pour leur fournir aide et travail et, le conflit durant, elles remplacent peu à peu à la chaîne et aux champs les hommes partis au front. La société doit s’adapter en conséquence et leur proposer de nouveaux services d’assistance – cantines, crèches… Mobilisées à l’arrière, elles contribuent donc selon leur rang et leurs moyens à l’effort de guerre, qui à l’usine, qui dans les œuvres de charité ou les organisations patriotiques. Même si leur entrée massive dans le monde du travail est souvent perçue comme temporaire, c’est sur cette réalité que s’appuient les mouvements féministes pour réclamer plus de droits pour les femmes ; la guerre représente un jalon indéniable dans l’histoire de leur émancipation. Source Bibliothèque historique de la Ville de Paris La Parisienne pendant la guerre, en images Un rôle prépondérant dans les hôpitaux Toute la dureté de la guerre apparaît aux Parisiens quand les soldats blessés reviennent du front et qu’ils les croisent dans les rues, simples convalescents ou réformés définitifs, plâtrés, amputés ou aveugles. À l’arrière du front, Paris compte en effet plus d’une vingtaine d’hôpitaux militaires. En plus des établissements de l’Assistance publique, ils sont installés dans des lycées, des hôtels ou encore des lieux publics comme le Grand Palais. Le personnel médical, en particulier les infirmières, est constitué d’un fort contingent de bénévoles, recrutés par le biais d’organismes de charité. La solidarité internationale s’y incarne également avec la présence de détachements étrangers, tels que l’exotique hôpital japonais de l’hôtel Astoria. Une vie propre à ces établissements s’organise des œuvres s’efforcent d’améliorer le quotidien des convalescents en leur proposant des distributions de café ou des spectacles. Certaines manifestations sont spécifiquement destinées à récolter des fonds en leur faveur. Progressivement, des structures sont créées pour permettre la réinsertion professionnelle des soldats mutilés et leur apprendre un nouveau métier ; acheter un objet fabriqué par eux devient un acte patriotique. Les Anges blancs Les premiers mois de guerre sont clairement une catastrophe. Lorsque les infirmières et les médecins récupèrent les soldats, il n’y a pas grand chose à faire ou il y a trop à faire et les ressources sont insuffisantes. Les hôpitaux sont saturés et il est impératif de trouver un moyen de soigner tous les blessés. Les infirmières sont peu nombreuses, et les hôpitaux demandent alors de l’aide. Ils acceptent toutes les bonnes volontés. Pour soulager et accompagner les "gueules cassées", de nombreuses femmes volontaires partent alors au front afin de devenir infirmières, on les surnomme les "Anges blancs". Véritables icônes de la Première Guerre mondiale, ces femmes ont donné de leur temps et toute leur énergie pour transporter les malades, les soigner et les accompagner du mieux possible. Elles ont fait face aux atrocités de la guerre, aux corps mutilés des soldats et pour la plupart, ont côtoyé l'ennemi au plus près… Source Bibliothèque historique de la Ville de Paris Les "petites Curies" Née Maria Sklodowska à Varsovie, Marie Curie est le cinquième enfant d'un couple d'enseignants polonais. Femme scientifique de renommée mondiale, elle est l'unique femme à avoir reçu deux Prix Nobel l'un sur les radiations en 1903, et l'autre pour ses travaux sur le radium en 1911. Marie Curie se mobilise dès le début de la guerre pour que la radiologie soit présente sur le front. Le pari est audacieux. Consciente de l'importance des appareils à rayons X pour repérer les fractures des soldats, et persuadée qu'il ne faut pas déplacer les blessés, la scientifique crée une vingtaine d'ambulances radiologiques dotées du matériel nécessaire, appelées les petites Curies ». Transformées en véhicules sanitaires, ces voitures ordinaires sauveront de nombreuses vies. Accompagnée par sa fille Irène, Marie Curie se rendra elle-même sur les zones de combat. A la fin de la guerre, elle prend la direction de l'Institut du radium, actuel Institut Pierre et Marie Curie. Les marraines de guerre La Première Guerre mondiale voit un développement considérable de la correspondance privée les familles maintiennent ainsi un lien avec l’être cher éloigné du foyer. Mais certains soldats sont plus isolés que d’autres, coupés de leurs proches, restés en pays occupé ou déplacés. C’est en particulier pour eux que se dévouent à partir de 1915 les marraines de guerre. Les femmes volontaires, de tout âge et de toute condition, peuvent être mises en relation avec les soldats souhaitant avoir une marraine par l’intermédiaire d’agences ou de journaux. Par leur correspondance, empruntant parfois à l’imagerie des porte-bonheurs, l’envoi de colis et la prise en charge des permissionnaires, elles constituent un précieux soutien psychologique pour les combattants elles leur permettent de lutter un peu contre la solitude, d’améliorer l’ordinaire du front et de garder un lien avec la normalité. Elles participent ainsi de l’élan patriotique général, non sans faire naître un imaginaire romanesque, voire quelques fantasmes chez les poilus et quelques débats de moralité dans la société. Certaines relations se transforment d’ailleurs en mariages après la guerre. Source Bibliothèque historique de la Ville de Paris Jeanne-Yves Blanc marraine de guerre d'Apollinaire Jeanne Burgues-Brun, poétesse et romancière française, est née le 10 février 1886 à Cognac. Elle est connue sous les pseudonymes d'Yves Blanc ou de Jeanne-Yves Blanc. En 1915, Jeanne Burgues commence une correspondance avec Guillaume Apollinaire en lui adressant ce quatrain Vous allez allonger la geste de vaillance / Des héros polonais au sol de nos aïeux /Recevez en partant pour les sorts hasardeux /Ce quatrain espérant d’une femme de France. » Séduit par ces vers qu'il considère comme un talisman qui le protégerait des blessures, Guillaume Apollinaire lui répondra quelques mois plus tard, en lui envoyant deux quatrains. De nombreux échanges épistolaires de marraine à filleul de guerre s'établissent alors entre les deux poètes. Faites d'amitié et de confiance, ces lettres permettront à Apollinaire d'entretenir Jeanne Burgues-Brun de ses goûts, de ses préférences poétiques, de ses impressions de guerre, du passé et de l'avenir. Elle devient alors la marraine de guerre de l’un des plus grands poètes de l’amour qu’elle rencontre en 1917 à Paris. Dans une lettre du 31 janvier 1918, le poète suggère à Jeanne Burgues, dont le pseudonyme était jusqu’alors Yves Blanc, de féminiser celui-ci. Séduite par cette suggestion, elle adoptera Jeanne-Yves Blanc comme signature. Ils échangeront quatorze lettres, échelonnées du 16 juillet 1915 au 7 décembre 1918. L'origine des marraines de guerre La famille du soldat, association catholique créée en 1915 par Mme Marguerite de Lens est à l'origine des marraines de guerre. L'association bénéficie du soutien de la publicité gratuite de L'Écho de Paris. D'autres associations seront créées par la suite dont l'association "Mon soldat", fondée par Mme Bérard et soutenue par Alexandre Millerand, ministre de la guerre. De conditions sociales très variées mères de famille, célibataires, ouvrières, bourgeoises… les marraines de guerre entretiennent des relations épistolaires, sources de réconfort moral pour les soldats. Des marraines espéraient trouver un mari et certaines devinrent effectivement les épouses de leur filleul. Lire notre article "Edith Cavell et Nicole Mangin deux femmes en guerre" Exposition virtuelle le quotidien des Parisiens pendant la Grande Guerre q

la marraine de guerre résumé par chapitre