🦙 Gary Réaliser Un Classement Des Champions Olympiques
Mbappérêve "d'un triplé Ligue des champions, Euro, Jeux olympiques" en 2020
Garyréalise un classement des champions olympiques.complétez le tableau à télécharger à l'aide du texte suivant.La kayakiste française Émilie Fer a remporté l'or lors des jeux Olympiques de Londres en 2012. Elle a devancé l'australienne Jessica Fox qui est repartie avec l'argent. . Pergunta de ideia denono244 - Informatique
Bonjourj'aurais besoin d'aide pour ce devoir PIX :Gary réalise un classement des champions olympiques.Complétez le tableau à télécharger à l'aide du texte suivant.La kayakiste française Émilie Fer a remporté l'or lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Ily aura 3 possibilités de qualification pour cette compétition aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020: via le classement de la FIBA pour le 3x3 (4 places par sexe); via un tournoi de qualification olympique (3 places par sexe); et via un tournoi de qualification olympique universel (1 place par sexe). Plus de détails ici. UIPM . La pentathlète Ilke Ozyuksel a reçu le prix Mustafa
GaryNeville, l’ancien capitaine de MU, a conseillé à Frenkie De Jong de porter plainte contre son club de Barcelone. Gary Neville a indiqué que Frenkie De Jong devrait envisager une action
LAméricain Willie Steele, considéré comme l'un des meilleurs sauteurs en longueur de l'après-guerre après la fin de carrière sportive de Jesse Owens, remporte les Jeux olympiques de 1948 à Londres.Blessé à la cheville, il ne réalise que deux sauts en finale, 7,82 m à son premier essai puis 7,68 m à son deuxième essai, la première marque lui permettant de s'adjuger la médaille d'or.
Tenuen échec à la maison mercredi, le PSG Handball devra réaliser une performance majeure à Kiel dans une semaine, pour espérer rallier le Final Four.
Lesproduits dérivés sont une grande source de revenus pour toutes les organisations sportives. Pourtant, il est difficile pour les fans de l'équipe féminine
6PrĂ©Sentation Spor usiness 7 Philosophie de l’étude Le Choiseul Sport & Business est une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en toute indĂ©pendance par l’Institut Choiseul, think tank dĂ©diĂ© Ă l’analyse des grands enjeux Ă©conomiques et Ă l’identification de talents. Il identifie, recense et classe les jeunes dirigeants de 40 ans et moins qui jouent ou sont appelĂ©s Ă
. Introduction1Les sports olympiques, et la natation de compétition en particulier, offrent une occasion exceptionnellement claire pour étudier la nature de l’excellence. Dans d’autres champs, il peut être moins facile de dire quels sont les performers d’exception le peintre ou le pianiste le plus brillant, le businessman le plus productif, la serveuse la plus attentionnée ou le meilleur des pères. Mais, dans le sport et c’est là un de ses charmes, le succès est défini plus exactement, par le succès dans des compétitions. Il y a des médailles, des rubans et des coupes pour les premières, secondes et troisièmes places ; des matches sont organisés pour faire se rencontrer les meilleurs compétiteurs du monde ; en natation et en athlétisme, les temps sont mesurés électroniquement au centième de seconde près ; il y a des statistiques publiées et des classements annoncés chaque mois ou chaque semaine. A la fin des Jeux olympiques, tous les quatre ans, on sait clairement qui a gagné et qui a perdu, qui est allé en finale, qui a été sélectionné pour les Jeux, et qui n’a jamais participé aux compétitions sportives. 2Au sein de la natation de compétition tout spécialement, une stratification tranchée existe, non seulement entre les individus mais aussi bien entre les niveaux définis dans ce sport. Au niveau inférieur, on a les équipes de clubs de campagne, qui fonctionnent pendant la saison estivale dans le cadre de tournois organisés de manière peu formelle, et modérément compétitifs. Au-dessus, il y a des équipes qui représentent des villes entières et qui concourent contre d’autres équipes représentant d’autres villes de l’Etat ou de la région ensuite, le niveau de compétition National Junior » qui aligne les meilleurs jeunes athlètes en dessous de 18 ans ; puis, le niveau National Senior tous âges, les meilleurs du pays et, finalement, les champions qu’on peut appeler de classe olympique ou mondiale. A chacun de ces niveaux, on trouve, de manière prévisible, certains individus en compétition tel athlète nage dans un tournoi d’été, et ne rencontre jamais les nageurs d’autres villes tel nageur peut être régulièrement qualifié pour des épreuves Nationales Junior, mais pas pour les épreuves Senior un troisième peut nager aux Jeux, mais ne jamais retourner dans les épreuves Nationales Junior. Les niveaux du sport sont remarquablement distincts les uns des autres. 3C’est pratique pour celui qui étudie la stratification. Comme le succès en natation est bien définissable, et le système de stratification relativement peu ambigu si bien que le progrès d’un athlète peut être aisément mesuré, nous pouvons clairement voir, en comparant les niveaux et en étudiant les individus dans leurs déplacements entre, et au sein, des niveaux, ce qui produit exactement l’excellence. En outre, les carrières en natation sont relativement courtes on peut obtenir des succès remarquables en peu de temps. Rowdy Gaines, débutant en sport à 17 ans, est passé directement d’un club local au record du monde dans un 100 mètres nage libre en seulement trois années. Cela permet au chercheur de mener une véritable recherche longitudinale en peu de temps. 4Bref, en natation compétitive, on peut apprendre assez vite quelque chose à propos de la stratification c’est un lieu privilégié pour étudier la nature de l’excellence. 5L’approche suivie ici s’inscrit dans l’interactionnisme symbolique et la phénoménologie, tels qu’ils sont définis par Peter Berger et Thomas Luckmann, Herbert Blumer et Alfred Schutz [2]. La littérature de sociologie du sport est pauvre sur la natation on s’appuiera sur des classiques et quelques travaux récents [3].La recherche6De janvier 1983 à août 1984, j’ai assisté à une série de rencontres de natation, de classe nationale et internationale, organisées par United States Swimming, Inc. USS, l’instance dirigeante nationale pour cette discipline. United States Swimming contrôle le processus de sélection des équipes américaines pour les rencontres internationales tels les Jeux olympiques, et accrédite plusieurs milliers de clubs amateurs dans tout le pays, réunissant plusieurs centaines de milliers d’athlètes, en majorité des enfants et des adolescents. Ces clubs fournissent la base organisationnelle de la natation amateure en Amérique. Les compétitions suivies comprenaient à la fois des rencontres indoor et des Championnats nationaux outdoor, le meeting International de l’USS, le tournoi des Champions du magazine Seventeen, le meeting des Champions Speedo / Dupont, les rencontres préparatoires aux Jeux de 1984 et les Jeux olympiques de 1984 eux-mêmes. J’avais une accréditation de journaliste et j’étais libre de me déplacer et de parler à qui je voulais. Dans la plupart des déplacements, je voyageais avec los Nadadores les Nageurs de Mission Viejo Californie, champions par équipe des Etats-Unis à l’époque, partageant leur vie lors des transferts en avion, à l’hôtel, pour les repas et en ville. J’ai vécu avec les entraîneurs et les athlètes de cette équipe en assumant le rôle traditionnel d’observateur participant. Il était explicite pour tout le monde que j’étais là en tant que chercheur il n’y a eu aucune tromperie à aucun moment de l’enquête. Durant cette phase et par la suite, j’ai interviewé un total de quelque 120 nageurs et entraîneurs de classe nationale et mondiale [4]. 7Pendant ces années, j’ai fréquemment passé de trois jours à un mois et demi à Mission Viejo à une heure de route, au sud de Los Angeles en côtoyant les entraîneurs, visitant les installations et interviewant nageurs, entraîneurs et officiels. Le club des Nageurs m’a ouvert complètement l’accès aux lieux de pratique, aux séances de musculation, aux réunions d’équipe, aux soirées et autres évènements. De plus, j’étais présent à Mission Viejo pendant le stage de Préparation olympique qui s’est tenu là en juillet 1984, et j’étais le seul non-membre du club au bord des bassins pendant les après-midis d’entraînement à huis clos de l’équipe olympique. En outre, je viens d’achever cinq années comme entraîneur d’une équipe de nageurs de niveau d’âge régional 7-16 ans dans l’Etat de New York. Dans cette fonction, je me suis rendu à de nombreux meetings, depuis la réunion du plus petit club de campagne dans le Championnat de la Zone Est, jusqu’aux grands meetings de la Mississipi River. J’ai aussi entraîné dans le sud des Etats-Unis, et travaillé avec des débutants comme avec des détenteurs de records du groupe d’âge National. 8Bref, ce compte-rendu repose sur une expérience durable partagée avec les nageurs à tous les niveaux d’habileté, pendant une demi-douzaine d’années. L’observation a couvert l’ensemble des carrières, et j’ai eu la chance de comparer, non seulement des athlètes appartenant au même niveau perception que la plupart des entraîneurs partagent, mais entre les niveaux les plus contrastés. De ce fait, les analyses évitent l’habituel problème de sociologie de la connaissance » de l’observateur uniquement familiarisé avec les athlètes d’un seul niveau. Quand des entraîneurs de haut-niveau, par exemple, discutent de ce qui permet le succès, ils pensent souvent à des différences entre les athlètes qu’ils observent dans le haut-niveau. Leur ignorance des réalités quotidiennes des niveaux inférieurs programmes d’apprentissage de la nage, équipes de clubs de campagne les empêche d’avoir une vision véritablement comparative. Ou quand des journalistes sportifs écrivent à propos des athlètes qualifiés aux Jeux, ils commencent de manière typique la recherche une fois que les actions décisives ont eu lieu, et ils manquent d’une véritable perspective longitudinale ; la mémorisation par le nageur de son histoire passée subira des distorsions. 9Cette étude des nageurs olympiques, à l’opposé, 1 observe différents niveaux du sport, et 2 a été engagé bien avant les Jeux, alors que personne ne connaissait évidemment qui gagnerait et qui ne gagnerait pas elle fut conçue avec le projet explicite de voir comment la plante pousse avant que la fleur ne s’épanouisse. Le résultat est à la fois transversal en observant tous les niveaux du sport et longitudinal couvrant l’étendue des carrières.10Par excellence », j’entends une supériorité durable des performances ». L’athlète qui excelle réalise régulièrement, voire de manière routinière, des performances meilleures que celles de ses concurrentes. La permanence des performances supérieures indique qu’un athlète est véritablement meilleur qu’un autre, et que la différence entre eux n’est pas le produit de la chance. Cette définition s’applique à tous les niveaux du sport, et différencie les athlètes. La supériorité discutée ici peut être celle d’un nageur sur un autre, ou de tous les athlètes d’un niveau disons, le niveau olympique sur un autre niveau. Par cette définition, nous ne sommes pas contraints de juger une performance à l’aune d’un critère absolu, mais seulement par rapport à d’autres performances. Il y a des leaders reconnus dans toute équipe, tout comme il y a des équipes largement reconnues comme dominantes. 11Pour présenter ce que sont les sources de l’excellence pour des athlètes olympiques, je dois suggérer tout d’abord – réservant la démonstration pour plus tard – ce qui ne produit pas l’ n’est pas, selon mes résultats, le produit de personnalités socialement déviantes. Ces nageurs ne semblent pas être des hurluberlus », ni des sauvages » des gosses qui ont abandonné la vie normale des teenagers » [5]. Si leurs comportements résultent de traits de personnalité, ces traits ne sont pas évidents. Peut-être est-ce vrai, comme le veut la mythologie des sports, que les meilleurs athlètes ont plus confiance en eux-mêmes bien que ce point soit discutable ; mais une telle confiance pourrait être un effet de la réussite, non une cause de celle-ci [6].L’excellence ne résulte pas de changements quantitatifs du comportement. Une augmentation du temps d’entraînement, per se, ne fait pas nager plus vite, et n’améliore pas la préparation psychologique, de même que de mouvoir les bras plus vite. Faire simplement davantage du même ne conduit pas à une élévation du niveau en ne résulte pas de quelque qualité intime spéciale de l’athlète. Le talent » est le mot usuel pour cette qualité parfois, on parle de don », ou d’ aptitude naturelle ». Ces termes sont employés pour mystifier les procédés terre-à -terre de la réussite en sport, nous éloignant d’une analyse réaliste des facteurs concrets qui mènent à la performance superlative, et nous protégeant du sentiment de responsabilité face à nos propres alors, d’où vient l’excellence, la supériorité régulière des performances ?I – L’excellence suppose une différenciation qualitative12L’excellence dans la natation de compétition est atteinte par le biais d’une différenciation qualitative avec les autres nageurs, et non au moyen d’une augmentation quantitative de l’activité. Cela signifie, en bref, que les niveaux du sport sont qualitativement distincts la stratification est discrète, non continue ; et, du fait de ces caractéristiques, l’univers de la natation se présente comme une multiplicité de mondes, plutôt que comme une entité unique, chacun de ces mondes ayant ses formes de comportements. 13Avant de détailler ces points, je dois éclaircir ce qu’on entend par quantitatif » et qualitatif ». Par quantité, nous entendons le nombre ou le montant de quelque chose. Une amélioration quantitative suppose l’accroissement du nombre d’une des choses que l’on fait. Un athlète qui s’entraîne 2 heures par jour et augmente cette activité à 4 heures a accompli un changement quantitatif de comportement. Ou, une nageuse qui nage 5 miles et passe à 7 miles. Elle fait davantage de la même chose. Ou encore, un nageur de style libre qui, tout en conservant la même technique de crawl, déplace ses bras à un nombre plus élevé de mouvements par minute, a effectué un changement quantitatif. Une amélioration quantitative implique de faire davantage de la même chose. 14Par qualité, par contre, nous entendons le caractère ou la nature de la chose. Un changement qualitatif suppose de modifier ce qui est actuellement fait, et pas seulement d’en faire plus. Pour un nageur, un changement de qualité dans sa technique de brasse consisterait à écarter mouvement de godille les bras vers les côtés extérieurs plutôt que de les tirer directement vers l’arrière ; ou, au lieu de se soulever hors de l’eau au moment du virage, de rester près de la surface. Les autres changements qualitatifs comprennent d’aller concourir dans un meeting régional, au lieu de rester dans un meeting local ; manger des légumes et absorber des hydrates de carbone plutôt que des graisses et des sucres ; s’inscrire à un événement de niveau plus faible plutôt qu’à un plus fort ; apprendre à faire un virage culbute en crawl plutôt que de se retourner et de pousser le bord ; ou de s’entraîner à un niveau d’intensité quasi-compétitif plutôt qu’irrégulièrement. Chacun d’entre eux implique de faire les choses différemment qu’avant, pas nécessairement de faire plus. Une amélioration qualitative suppose de faire des sortes de choses différentes. 15Ensuite, nous pouvons examiner comment une différenciation qualitative devient manifeste. 16* Les différents niveaux du sport sont qualitativement distincts. Les champions olympiques ne font pas seulement davantage de la même chose que les nageurs des clubs de campagne des tournois d’été. Ils ne font pas que nager plus d’heures, ou mouvoir leurs bras plus vite, ou suivre un plus grand nombre d’entraînements. Ce qui les rend plus rapides ne peut être comparé quantitativement aux nageurs de niveau inférieur, parce que même s’il y a des différences quantitatives – et certainement il y en a, par exemple dans le nombre d’heures passées à s’entraîner –, elles ne sont pas du tout, je pense, le facteur décisif [7]. 17Au lieu de cela, ils font les choses différemment. Leurs brasses sont différentes, leurs attitudes sont différentes, leurs groupes d’amis sont différents ; leurs parents ont un rapport au sport différent, les nageurs se préparent différemment pour leurs courses, et ils s’inscrivent dans des catégories de meetings et de réunions différentes. Il y a de multiples discontinuités de cette sorte entre, disons, les nageurs engagés dans les compétitions des Championnats de la Ville du coin et ceux qui participent aux compétitions pré-olympiques. Il faut prendre en considération trois types de différences. 181 La technique. Les styles de mouvements, de plongeon et de virage sont radicalement différents aux différents niveaux. Au niveau C » le plus bas dans le système de classement de l’United States Swimming, une nageuse de brasse tend à ramener ses bras loin derrière elle, à battre des jambes largement sans les ramener ensemble à la fin, à se maintenir assez haut hors de l’eau dans le virage, à manquer de prendre une grande impulsion après le virage, et toucher d’une seule main lors du finish. Par comparaison, un nageur de haut niveau AAAA », en brasse, écarte les bras vers les côtés extérieurs puis les ramène vers l’intérieur contre la poitrine d’un mouvement très similaire à un balayage ne tirant jamais les bras de l’avant vers l’arrière, produit des battements à faible amplitude et avec les pieds qui reviennent ensemble, reste en position immergée dans les virages, prend une longue impulsion sous l’eau après le virage et touche la ligne de finish des deux mains. Non seulement les mouvements sont différents, mais ils sont si différents qu’un nageur C » serait étonné de voir à quoi un nageur AAAA » ressemble quand il nage. L’apparence elle-même est dramatiquement différente, tout comme la vitesse à laquelle il nage. Il en va de même pour les autres nages à un degré plus ou moins élevé, et certainement pour les départs plongeons et les virages. Pour apporter une autre observation, les nageurs de niveau olympique sont étonnamment silencieux quand ils plongent – ça fait un petit splash ». Inutile de dire qu’avec un débutant de 10 ans, il n’en va pas de même. 192 La discipline. Les meilleurs nageurs sont les plus stricts avec leur entraînement, venant aux séances à l’heure, faisant soigneusement les mouvements canoniques de la nage compétitive sans violer les règles techniques de la discipline [8], surveillant ce qu’ils mangent, dormant avec régularité, faisant les échauffements adéquats avant les épreuves, et ainsi de suite. Leur énergie est soigneusement canalisée. Le plongeur Greg Louganis, qui remporta deux médailles d’or aux Jeux de 1984, pratiquait seulement trois heures par jour – ce qui n’est pas un long temps – divisées en deux ou trois sessions. Mais, durant chaque session, il essaye de faire en sorte que chaque plongeon soit parfait. Louganis ne bâcle jamais durant l’entraînement, et de même il ne bâcle pas en compétition [9]. 203 L’attitude. Aux plus hauts niveaux de la natation compétitive, quelque chose comme une inversion d’attitude prend place. Les aspects mêmes du sport que le nageur de classe C » trouve astreignants, le nageur de haut-niveau les apprécie. Ce que les autres perçoivent comme ennuyeux – disons, nager de long en large, le long d’une ligne d’eau – ils le trouvent paisible, voire méditatif [10], le prennent souvent comme un défi, ou comme une thérapie. Ils savourent les tâches les plus dures, se projettent vers les compétitions les plus difficiles, essayent de se fixer des buts exigeants. Venant pour l’entraînement de 17h30 à Mission Viejo, de nombreux nageurs arrivaient frais, rigolards, bavardant, savourant la vie, appréciant peut-être le fait que la plupart des gens auraient positivement détesté faire cela. Il est faux de croire que les athlètes d’élite endurent de grands sacrifices pour parvenir à leurs fins. Souvent, ils ne perçoivent pas ce qu’ils font comme un sacrifice. Ils aiment ça [11]. 21Ces différences qualitatives sont ce qui distingue les niveaux du sport. Elles sont très nettes, tandis que les différences quantitatives entre les niveaux, aussi bien dans l’entraînement que dans la compétition, peuvent être étonnamment faibles en vérité. David Hemery, qui gagna une médaille d’or au 400 mètres haies aux Jeux de 1968, a recueilli des interviews d’athlètes de classe mondiale dans 22 disciplines différentes. La plupart du temps, le temps passé à s’entraîner un facteur quantitatif, dans notre analyse ne change pas significativement depuis le début de leur spécialisation jusqu’au haut niveau ». Malgré tout, de petites différences quantitatives dans les performances peuvent être liées à de très grandes différences qualitatives dans la finale du 100 mètres nage libre hommes des Jeux de 1984, Rowdy Gaines, le vainqueur, finit devant Mark Stockwell, le second, avec 44 centièmes de seconde d’avance, soit 0,8%. Entre Gaines et le nageur classé huitième pratiquement inconnu, Dirk Korthals, d’Allemagne de l’Ouest, il y avait seulement 2,2% de différence de temps. En fait, entre Rowdy Gaines, le nageur le plus rapide du monde cette année-là , et un champion dans la catégorie des dix ans, la différence quantitative en vitesse n’est que de 30%. Encore une fois ici, comme dans bien des cas, une différence quantitative plutôt faible produit une différence qualitative énorme. Gaines fut nettement un vainqueur des plus grandes compétitions internationales, détenteur du record du monde et de médailles d’or au cours de trois Jeux olympiques. 22* La stratification du sport est discrète, non continue. Entre les niveaux du sport, il y a des ruptures – ou discontinuités – significatives. Cela inclut des différences dans les attitudes, la discipline et la technique qui, en retour, produisent des différences de rapidité, petites, mais conséquentes. Des équipes toutes entières présentent de telles différences quant à l’attitude, la discipline et la technique qu’elles paraissent véritablement liées » à certains niveaux [12]. Certaines équipes réussissent toujours bien à certains niveaux du Championnat National, d’autres au niveau Régional, d’autres aux rencontres locales. Et, assurément, certains nageurs restent typiquement au sein d’un même niveau tout au long de leur carrière, conservant durant toute cette carrière les mêmes habitudes qu’ils avaient à leurs débuts. Au sein d’un niveau, les améliorations en termes de compétition pour de tels nageurs sont typiquement marginales, reflétant surtout les écarts différentiels de croissance au tout début de la puberté, par ex. ou les manœuvres pour être sélectionné dans la petite sphère de leur niveau. 23Je suggère ici que les athlètes n’atteignent pas le plus haut-niveau simplement par un processus de progression, en accumulant purement du temps dans la pratique ; les améliorations d’un niveau à l’autre ne résultent pas de changements quantitatifs. Aucune quantité de travail supplémentaire en soi ne transformera un nageur de classe C » en un nageur AAAA » sans qu’il y ait concurremment des changements qualitatifs dans la manière de faire ce travail. Au-delà d’une amélioration initiale de la force, de la souplesse et des sensations, il y a peu de gains de vitesse à réaliser à travers une simple augmentation du volume d’entraînement. Au contraire, les athlètes parviennent aux plus hauts niveaux grâce à des sauts qualitatifs des changements notables dans leur technique, la discipline et les attitudes, réalisés journellement à travers un changement de cadre, e. g. en se joignant à un nouveau groupe avec un nouvel entraîneur, de nouveaux amis, etc. qui travaillent à un plus haut niveau. Sans ces sauts qualitatifs, aucune amélioration majeure ascension dans les niveaux de la compétition ne se produira. 24Nous rencontrons le même phénomène dans d’autres domaines d’action. Carl von Clausewitz, l’auteur d’un traité de stratégie militaire classique du XIXe siècle, De la Guerre, note que les grands généraux et il aurait pu ajouter, les grands nageurs et entraîneurs montent en grade rapidement. Spécialement pendant les périodes de guerre, quand le résultat sur le champ de bataille est une nécessité vitale, il n’y a pas de longue période d’apprentissage avant d’atteindre les plus hauts rangs, ni d’ accumulation » ennuyeuse de savoirs ou d’habiletés 25 Les grands généraux ne sont jamais issus de la caste des officiers érudits, ou des savants. La plupart du temps, leur situation ne les avait guère mis en mesure d’accumuler de vastes connaissances… Il n’y a pas d’activité de l’intelligence humaine possible sans l’acquisition d’un ensemble de notions. Il s’agit donc seulement de savoir de quelle espèce doivent être ces notions. » [13] 26Le même schéma vaut pour la vie universitaire. Les figures majeures d’une discipline ne sont pas ceux qui ont la quantité de production la plus grande – bien que cela puisse donner un avantage à ceux qui sont largement lus – mais plutôt ceux qui écrivent des articles et des livres d’une qualité ou d’un genre tel qu’ils sont largement lus et commentés. Jamais le simple nombre de papiers présentés dans des conférences locales ou publiés dans des journaux mineurs ne sera équivalent à une Médaille d’or du CNRS en sociologie [14] ou à un article dans Deadalus [15]. Au niveau micro, augmenter simplement le nombre d’heures de travail fait chaque jour ne produira aucun changement majeur de statut si le genre de travail fait reste le même. 27Cela reste difficile à croire complètement. Cela semble contredire notre sens commun », ce que nous voyons dans notre expérience quotidienne. Le fait est que, quand autour de nous les gens en font davantage, ils tendent à faire mieux. Quand on joue une partie de football le weekend, un simple accroissement des efforts par exemple en marquant en permanence un adversaire conduit à une meilleure réussite Cette bande de mecs va-t-elle se saigner, juste pour finir aller boire une bière ? ». On dit aux enfants dans les championnats scolaires – et leurs entraîneurs finissent par le croire – que travailler dur est la première cause de la réussite [16], et les entraîneurs de natation partagent largement la croyance que ceux qui sont dans le sport le plus long temps et nagent tout au long de l’année ont le plus de succès. Les entraîneurs de haut-niveau américains sont pris dans le même préjugé, attribuant souvent la réussite au dur labeur » ou au talent ». Comme ils vivent, de manière non-réflexive, dans le haut-niveau ayant effectué là presque toute leur carrière d’entraîneur, ils ne voient jamais ce qui crée les différences entre les niveaux. Le fait est que les changements quantitatifs apportent la réussite – mais seulement au sein d’un niveau dans la discipline [17]. Faire plus du même apporte quelques bénéfices, mais seulement sous une forme limitée, localisée. On peut s’assurer un mince avantage sur ses pairs en faisant plus sans changer la qualité de ce qui est fait. 28Ayant vu que le plus est le mieux » au sein de situations locales, nous essayons d’extrapoler [18]. Si je travaille dur ce point pour atteindre mon niveau, avec quelle dureté les nageurs olympiques devront-ils travailler ? Si je fais tel sacrifice pour me qualifier pour les Championnats de l’Etat, quel sacrifice doivent-ils faire ? On croit, en extrapolant à partir de ce que l’on a appris à propos de la réussite à son propre niveau, qu’ils doivent travailler de manière incroyablement dure, qu’ils doivent ressentir une pression formidable, qu’ils doivent faire de plus en plus de sacrifices pour réussir. Supposant implicitement que la stratification en sport est continue plutôt que discrète que les différences sont quantitatives, on croit que les athlètes de haut-niveau font des choses incroyables. En bref, on croit qu’ils doivent être surhumains. 29* Ce sont réellement plusieurs mondes, chacun avec ses modèles de conduite. L’analyse développée ci-dessus peut être poussée un cran plus avant. Si, comme je l’ai suggéré, il y a réellement des ruptures qualitatives entre les niveaux du sport, et si les gens ne font pas leur chemin vers la gloire » simplement dans un sens additif, peut-être que notre conception d’un seul monde de la natation est inappropriée. J’ai parlé du sommet » du sport, et de niveaux » au sein du sport. Ces mots suggèrent que tous les nageurs sont, à proprement parler, en train de monter la même échelle, visant les mêmes buts, partageant les mêmes valeurs, nageant les mêmes nages, tous aspirant à la médaille d’or olympique. Mais ils ne le sont pas [19]. Certains veulent des médailles d’or, d’autres veulent appartenir à la sélection nationale, d’autres veulent de l’exercice, ou se marrer avec des potes, ou être en plein air, au soleil et dans l’eau. Certains essaient d’échapper à leur famille. Les images de l’élite » et des niveaux » de la natation que j’ai employées jusqu’ici sont le reflet de la domination d’une certaine fraction de nageurs et d’entraîneurs dans le sport l’élite est ce qu’ils considèrent comme l’élite, et leur définition du succès est celle qui a le plus largement cours dans United States Swimming. Les nageurs les plus rapides considèrent comme allant de soi que ce qui est rapide est le meilleur – plutôt que, par exemple, le plus beau qui soit le meilleur ; ou que l’implication des parents est ce qu’il y a de mieux ; ou que les enfants bien dans leur corps » quelque soit la signification de ceci, c’est le mieux. La terminologie elle-même, élite » et niveau », réifie le système de classement en vigueur. 30Une telle réification n’est pas seulement suspecte d’un point de vue analytique, elle est aussi incorrecte au plan empirique. La plupart des nageurs n’ont pas envie de gagner une médaille olympique. Quelques-uns peuvent avoir, au mieux, un vague désir, non-suivi d’actes, d’aller un jour aux Championnats Nationaux. Bien sûr, si un adulte demande à un enfant ce qu’il veut accomplir en nageant, l’enfant répondra je veux devenir Champion olympique », mais c’est davantage pour impressionner ou pour faire plaisir aux adultes que pour annoncer les intentions personnelles de l’enfant. Quand les athlètes les plus jeunes parlent de ce genre de sujet, c’est pour partager des rêves, pas pour annoncer des plans ; et les fantasmes sont plus souvent appréciés dans leur irréalité que dans leur réalisation. 31Aussi, nous devons envisager non un monde de la natation, mais de multiples mondes [20] et changer de monde est une étape importante vers l’excellence, une différenciation verticale plutôt qu’horizontale du sport. Ce que j’ai appelé des niveaux » est mieux décrit comme des mondes » ou des sphères ». Dans certains de ces mondes, les parents sont vaguement impliqués, les entraîneurs sont des adolescents employés comme des surveillants, les pratiques ont lieu peu de fois dans la semaine, les compétitions sont programmées peut-être une semaine à l’avance, la saison dure quelques semaines pendant l’été, et les nageurs qui sont plus nettement rapides que les autres peuvent être découragés par la pression sociale d’aller en compétition, parce qu’ils trouvent le plaisir en dehors d’elle [21]. Le grand événement de la saison est le Championnat de la Ville, quand les enfants de toute l’aire métropolitaine viennent passer deux jours à concourir les uns et les autres dans de multiples épreuves, et le reste du temps demeurent assis sous de grandes tentes à jouer aux cartes, lire, écouter de la musique, et bavarder. Dans un autre monde, les entraîneurs sont très puissants, les parents ne sont aperçus qu’occasionnellement et jamais sur les bords de bassin, les nageurs voyagent sur des milliers de kilomètres pour participer à des rencontres, ils nagent six jours par semaine pendant des années en continu, et les plus rapides parmi eux sont objets de respect et de louanges. Le grand événement dans la saison peut être le Championnat National, où les athlètes passent beaucoup de temps – s’asseyant sous de grandes tentes, jouant aux cartes, lisant, écoutant de la musique et bavardant [22]. 32Chacun de ces mondes enferme une figure de personnage puissant et d’athlète dominant, et occuper une position prédominante dans un monde ne garantit pas d’en avoir une dans un autre [23]. Aux niveaux les plus modestes, les parents des nageurs ont voix au chapitre ; au plus haut niveau, les entraîneurs ; peut-être dans les équipes de Maîtres, qui sont composées de nageurs de plus de 25 ans, les nageurs eux-mêmes [24]. Chaque monde a des buts distincts aller aux Jeux olympiques, faire un bon temps aux Championnats nationaux, gagner un tournoi local, avoir du bon temps dans les semaines qui viennent. Dans chaque monde, les techniques sont au moins quelque peu différentes comme pour le geste de brasse, discuté plus haut et les familles et les amis ont leur rôle. Sous tous ces rapports, et bien d’autres encore, chaque soit-disant niveau » de la natation compétitive est différent des autres. Les différences ne sont pas de simples écarts quantifiables dans un espace unidimensionnel menant vers les Jeux olympiques. Les objectifs sont variés, les participants ont des engagements multiples, les techniques se mélangent [25]. 33Cette notion de différenciation horizontale du sport – des mondes séparés au sein de la natation compétitive, plutôt qu’une hiérarchie – peut paraître réfutée par le fait évident que monter» jusqu’au niveau olympique est très difficile, alors que redescendre » est apparemment facile, comme si une force de gravité s’exerçait. Nous savons tous que l’on ne devient pas champion olympique en un jour. Il faut du temps pour acquérir toutes ces habiletés, saisir les techniques, développer l’envie de gagner, changer ses attitudes, se soumettre à la discipline. Le travail physique, ainsi que les ajustements psychologiques et sociaux sont conséquents. Cette difficulté suggère l’idée d’une relation asymétrique entre ces mondes. 34Moins évident, cependant, est le fait que revenir au point de départ » est difficile pratiquement. Premièrement, les techniques, une fois apprises et incorporées, ne se détériorent pas en un jour. Un assez grand nombre de nageurs, des années après s’être retirés de la compétition, peuvent revenir et, avec quelques mois d’entraînement, faire de bonnes choses. En 1972, une certaine Sandra Nielson, 16 ans, gagnait trois médailles d’or aux Jeux de Munich en natation. En 1984, atteignant juste ses 29 ans, elle participait aux Championnats Nationaux de Course de Distance, se qualifiait pour la finale, et nageait plus vite qu’elle ne l’avait fait 12 ans plus tôt – et avec nettement moins d’entraînement [26]. A ce moment-là , elle avait été éloignée de la compétition pendant 10 ans, ne revenant que quelques mois avant les Nationaux. Nielson avait très peu perdu de sa capacité. 35Ensuite, il semble qu’il y a des effets permanents ou persistants de l’entraînement intensif les attitudes de compétitivité et les stratégies pour concourir, une fois apprises sont rarement oubliées [27]. Et, finalement – et c’est peut être le plus significatif –, la pression sociale est forte pour ne pas redescendre » à un niveau inférieur de la compétition. Les super champions » ne sont tout simplement pas les bienvenus dans les championnats de petits clubs de province tant qu’ils ont la super forme, et si leur niveau commence à baisser, l’embarras ressenti a plus de chance de mener simplement à l’abandon du sport plutôt qu’à la poursuite. Le cas peut être semblable au vieux professeur qui, plutôt que d’essayer de rivaliser avec de jeunes collègues dans un champ disciplinaire en rapide évolution, commence à remplir son temps avec davantage de travaux de commission ou d’expertises pour des fondations. Une retraite harmonieusement négociée est préférable à un déclin humiliant. 36Tous ces arguments peut-être provocants pour suggérer que le monde de la natation consiste réellement en plusieurs mondes, et que les nageurs de haut-niveau » sont plutôt différents que meilleurs. Même cette formulation laisse entendre qu’à un moment donné le performer excellent pourrait être dominant à un niveau inférieur dans cet autre monde. Mais, comme le signale Clausewitz, en comparant les commandants en chef de l’armée de Napoléon avec un simple colonel 37 Certains commandants en chef n’auraient pas fait brillante figure à la tête d’un régiment de cavalerie, et vice versa. » [28] 38Certains ne commencent même pas à briller avant d’avoir atteint les plus hauts niveaux. Pour notre propos, le vice versa » de Clausewitz dans la citation ci-dessus nous rappelle la séparation en sous-espaces, et les principaux points établis les niveaux » de la natation sont qualitativement distincts la stratification du sport est discrète, et non continue ; et le sport est le plus adéquatement décrit comme une collection de mondes relativement – Pourquoi le talent » ne mène pas vers l’excellence39Jusqu’ici, j’ai suggéré qu’il y a des mondes sociaux distincts au sein de la natation compétitive, et qu’un athlète rejoint ces différents mondes en adoptant les normes de comportement des membres de ces mondes. Cet argument implique, primo, que la plupart des gens ne veulent pas en fait appartenir au plus haut rang, et secundo, que le rôle de l’effort est exagéré. Je suggère que l’excellence athlétique est largement inaccessible, voire généralement non recherchée. De nombreux individus – disons des centaines de milliers, dans ce pays – ont les ressources physiques pour appartenir à l’élite olympique. Bien qu’il y ait un niveau minimum d’entrée » en termes de caractéristiques physiques nécessaires pour les performances olympiques, ce niveau doit être assez faible, et en aucun cas mesurable. 40A ce point de l’exposé, bien des lecteurs vont demander, Mais que faites-vous du talent ? Le Talent » est peut-être l’explication naïve la plus répandue de la réussite sportive. Les grands sportifs, semblons-nous croire, sont nés avec un don spécial, quasiment une chose » en eux, qui manque aux autres, peut-être physique, génétique, psychologique ou physiologique. Certains l’ont, d’autres non. Alors qu’un athlète, nous le savons, doit s’astreindre à de nombreuses années d’entraînement et d’attention pour développer et exercer ce talent, celui-ci est tout le temps en lui », attendant seulement une occasion pour être révélé. Quand les enfants font de bonnes performances, on dit d’eux qu’ils ont » du talent si les performances déclinent, ils peuvent s’entendre dire qu’ils ont gaspillé leur talent ». Nous croyons que c’est ce talent, conçu comme une substance cachée sous la réalité superficielle de la performance qui, finalement, distingue le meilleur parmi nos athlètes. 41Mais, sur un plan conceptuel, la notion de talent échoue comme explication du succès sportif. Elle mystifie l’excellence, résumant un ensemble d’actions distinctes sous un seul concept indifférencié. Pour comprendre ces actions et l’excellence qu’elles constituent, nous devons en premier lieu dévaluer ce concept de talent, et voir là où il cloche. Sur trois points, je crois, le talent » est inadéquat. 42* Des facteurs autres que le talent expliquent le succès sportif plus précisément. Nous pouvons voir, sans grande difficulté, ce que sont ces facteurs en natation la localisation géographique, particulièrement vivre en Californie du sud où le soleil brille toute l’année et où tout le monde nage ; le revenu plutôt élevé de la famille, qui permet de se rendre aux meetings et de payer les droits d’inscription, sans oublier le simple prix d’entrée des piscines quand on est jeune ; la stature, le poids et les proportions ; la chance ou le choix d’avoir un bon entraîneur, qui peut enseigner les habileté requises ; l’héritage d’un bonne structure musculaire – être à la fois fort et souple aide certainement – ; des parents qui s’intéressent au sport. Certains nageurs, aussi, ressentent davantage de plaisir physique à nager ; certains ont une meilleure coordination ; d’autres encore ont un pourcentage supérieur de fibres musculaires rapides. De tels facteurs sont nettement identifiables et leurs effets peuvent être clairement démontrés. Les confondre tous, peu ou prou, sous la rubrique talent » obscurcit plutôt qu’éclaire la question des sources de l’excellence athlétique. 43Il est facile de procéder ainsi, spécialement quand le seul contact avec les athlètes de haut-niveau ne se produit que tous les quatre ans en regardant les Jeux olympiques à la télévision, ou quand on ne les voit que durant des compétitions plutôt que dans leur entraînement quotidien. Imaginons, par exemple, qu’un jour, j’allume la télévision et je vois une figure magnifique en patinage artistique réalisée par Scott Hamilton. Ce que je vois est la grâce, la puissance et l’adresse s’exprimant tout ensemble, apparemment sans effort une unique image mobile, rapide et sure, très éloignée de ce que je peux faire moi-même. En termes phénoménologiques, je saisis la performance d’Hamilton de manière monothétique », d’un seul coup d’œil, tout à la fois [29]. Son patinage », pourrais-je dire, en me référant à ses actions comme à une seule chose, est spectaculaire ». Avec cette rapide sténographie, j’ai capté je pense d’un coup la richesse des infimes détails qu’Hamilton a, pendant des années et des années, assemblés si harmonieusement en une performance qu’ils deviennent invisibles pour un œil non entraîné [30]. Il est possible que, en se concentrant, Hamilton puisse sentir les détails dans ses mouvements certainement, un grand entraîneur peut les percevoir, et repérer la petite faute ou erreur dans une routine par ailleurs sans défaut. Mais, pour moi, la performance est un tout. 44Après coup, mes amis et moi pouvons nous asseoir et parler de l’histoire d’Hamilton comme d’une carrière d’excellence », ou qui montre un incroyable investissement », une motivation fantastique » – de nouveaux comme si son excellence, son investissement, sa motivation existaient en quelque sorte tout-à -coup. L’excellence devient quelque chose en lui, qu’il nous révèle périodiquement, qui s’exprime de temps à autre sa vie et ses habitudes sont réifiées. Le talent » est simplement le mot employé pour mettre une étiquette sur cette réification. Mais ce n’est pas une explication du succès. 45* On ne peut pas distinguer le talent de ses effets. On ne peut pas voir que le talent existe avant que ses effets ne deviennent évidents. La recherche de Kalinowski sur les nageurs olympiques le démontre clairement [31]. 46 Une des découvertes les plus étonnantes de notre étude est qu’il faut beaucoup de temps pour identifier le talent en natation. En fait, ce n’est pas avant d’avoir des succès au niveau régional, et plus souvent encore au niveau national, qu’un enfant est repéré comme talentueux » p. 173. Il ne m’ont jamais dit que j’avais du talent avant que je ne fasse de très bonnes performances et que je fasse les Championnats Senior à seize ans ; c’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à dire que j’avais du talent » p. 174. En dépit des capacités physiques qu’il possédait de naissance, il a fallu plusieurs années à Peter six, selon notre estimation pour apparaître doué. C’est le schéma le plus fréquent, sinon général, que nous trouvons dans nos données sur les nageurs. La plupart d’entre eux sont caractérisés comme étant “naturels” ou “doués”, une fois qu’ils ont consacré beaucoup de temps et un dur labeur à la discipline » p. 194. Quelles que soient les qualités exceptionnelles qu’on lui a reconnues une fois qu’il a été plus âgé et plus performant, elles n’étaient pas apparentes alors avant qu’il ait treize ans. » 47Les citations ci-dessus suggèrent que le talent est découvert assez tard dans la carrière, le sens implicite étant que, bien que l’aptitude de l’athlète existe en permanence, nous ne la voyons pas jusqu’à un moment tardif. Kalinowski, comme beaucoup d’entre nous, conserve la croyance qu’il doit y avoir une chose dans l’athlète qui précède et détermine ses succès, et qui ne sera découverte que plus tard. Mais, ses propres résultats, à plusieurs reprises, suggèrent une interprétation différente peut-être qu’il n’y a pas quelque chose comme le talent », il y a seulement la performance formidable elle-même. Il constate le succès et immédiatement en infère une cause sous-jacente, une cause pour laquelle il n’y a pas d’autres preuves que le succès lui-même. Ici, comme dans d’autres cas, le talent notre appellation pour cette cause ne peut être mesuré, ou perçu, ou ressenti, sous aucune forme autre que le succès qu’il est supposé produire. 48Ce faisant, dans l’analyse de Kalinowski – et la vision profane est très semblable à celle-ci –, réside une erreur analytique du premier degré la variable indépendante et la variable dépendante ne peuvent pas être mesurées séparément [32]. 49* La quantité » de talent nécessaire au succès en compétition paraît étonnamment faible. A première vue, il semble plausible qu’il soit nécessaire d’avoir un certain niveau d’aptitude naturelle pour réussir en sport ou en musique, ou dans l’université. Mais, après enquête empirique, il reste très difficile de préciser quel est exactement ce minimum physique. A vrai dire, une bonne part de la mythologie sportive est construite autour de personnages qui, manquant d’aptitudes naturelles, ont connu des succès fabuleux. Tout un genre de littérature émouvante est construite sur le thème de la personne dont les capacités naturelles ordinaires ont été détruites Wilma Rudolph avait eu la polio dans son enfance, avant de remporter le 100 mètres aux Jeux olympiques de 1960. Glen Cunningham avait eu les jambes gravement brûlées dans un incendie, pour, ensuite, battre le record du monde du mile. De telles histoires donnent du grain à moudre aux écrivains sportifs. 50Non seulement ces histoires sont communes, mais elles sont presque un genre. Bien des champions olympiques, quand on étudie leur histoire, semblent avoir surmonté une forte adversité dans leur poursuite du succès. Accidents d’automobile, jambe dans le plâtre, cheville foulée, chirurgie de l’épaule sont courants dans de telles histoires. En fait, ils sont fréquents dans la vie en général. Bien qu’un minimum nécessaire de force physique, de capacité pulmonaire et cardiaque, de densité nerveuse puisse être requis pour obtenir des résultats sportifs une fois encore, je ne nie pas les avantages différentiels, ce minimum semble à la fois difficile à définir et nettement faible, au moins dans de multiples cas. Peut-être que le facteur décisif n’est pas du tout l’aptitude naturelle, mais la volonté de surmonter les désavantages, naturels ou non, du genre de ceux auxquels la plupart d’entre nous faisons face, allant des obstacles mineurs quand nous grandissons et quand nous travaillons, jusqu’aux accidents et aux blessures, et aux handicaps physiques majeurs. 51Et, ensuite, si le niveau minimum de talent exigé paraît trop faible au point d’être universellement accessible, peut-être que le simple concept de talent lui-même – ne différenciant pas les performers entre eux – pourrait être complètement abandonné. Il ne permet pas d’expliquer les différences dans les résultats. Plutôt que de parler de talent et d’aptitude, on ferait mieux de regarder ce que les gens font réellement pour produire des performances extraordinaires. 52Le concept de talent fait obstacle à une claire compréhension de l’excellence. En fournissant une explication » immédiate mais fallacieuse au succès athlétique, il satisfait notre curiosité en passant, tout en ne requérant ni investigation empirique ni questionnement critique de nos présuppositions tacites à propos des athlètes de haut-niveau. Au mieux, c’est un moyen commode pour admettre que nous ne connaissons pas la réponse, une sorte de terme profane pour variance inexpliquée ». Mais, le projet d’expliquer échoue. Ce que nous appelons talent n’est rien de plus que la réification projetée de choses particulières déjà accomplies des mains placées correctement dans l’eau, des virages exécutés brusquement, une tête relevée plutôt que près de la surface de l’eau. A travers la notion de talent, nous transformons des actions particulières qu’un être humain effectue en un objet possédé, conservé au secret pour le jour où il sera révélé à la vue de tous. 53Cet axe de réflexion mène vers un autre point. Dans la mesure où le talent ne peut être vu qu’indirectement à travers les effets qu’il est supposé produire, son existence est une affaire de croyance. Le dogme fondamental du talent » dit que ce que les gens font en ce monde a une cause qui réside par-devers eux, qu’il y a une sorte de réalité en arrière-plan où les choses réelles se produisent, et que ce que nous, vous et moi, voyons ici dans nos vies par ex. la conquête d’une médaille d’or est réellement le reflet de la vraie réalité cachée derrière. Ceux qui ne sont pas admis dans la compagnie des élus – les talentueux – ne peuvent jamais voir comment est réellement cet autre monde des succès fabuleux, et ne peuvent jamais partager ces expériences. Et en acceptant cette foi dans le talent, me semble-t-il, nous abandonnons nos chances de comprendre correctement l’excellence. 54Encore et toujours, nous voulons croire dans le talent. Comme Jean-Paul Sartre le dit ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros » [33], sachant que cela nous protège en dévaluant les réalisations qu’on prétend élever [34]; nous séparant sur un mode magique de ces gens qui sont de grands athlètes, nous assurant que nous sommes incomparables à eux et déchargeant ceux d’entre nous qui ne sont pas excellents de la responsabilité de leur propre condition. Qualifier quelqu’un de divin », note Friedrich Nietzsche, signifie Ici, nous n’entrons pas en compétition » [35]. Avec la notion mystificatrice de talent » et la pseudo-explication in-analysée des performances exceptionnelles, nous codifions notre propre résistance psychologique profonde devant la simple réalité du monde, devant la banalité accablante de l’excellence [36].III – L’excellence au quotidien55 Les gens ne savent pas à quel point le succès est ordinaire » disait Mary T. Meagher, triple championne olympique à Los Angeles, quand on l’interrogeait sur ce que le public comprenait de son sport. Elle expliquait avoir débuté sa carrière dans une ligue estivale et travaillé pour atteindre des compétitions de niveau de plus en plus élevé ; après avoir appris de nouvelles techniques, intériorisé de nouvelles habitudes, et relevé de nouveaux défis [37]. Ce que Meagher disait – à savoir que le succès est, en un sens, ordinaire – s’applique, je crois, à d’autres espaces comme ceux des affaires, de la politique, ainsi qu’aux professions de tous types, y compris académiques. Dans ce qui suit, je vais essayer de développer ce point, en donnant des exemples tirés de mes recherches sur la natation, mais aussi d’autres espaces afin de montrer la généralité de cette conception. 56* L’excellence se construit au quotidien 57Une performance exceptionnelle est en fait le produit de douzaines d’habiletés et d’activités, apprises ou acquises de façon fortuite, et patiemment transformées en habitudes assemblées dans un tout intégré. Il n’y a rien d’extraordinaire ou de surhumain dans chacune de ces actions prises isolément, si ce n’est que, réalisées correctement, avec régularité, et toutes ensemble, elles produisent l’excellence. Quand une nageuse apprend le virage culbute en nage libre, elle nage plus vite ; grâce à une position alignée lors de la poussée sur le mur avec les bras dans le prolongement du corps, elle gagne encore un peu de temps ; elle peut également progresser en changeant l’orientation de ses mains lors des actions sous-marines en évitant la présence de bulles d’air, ou en modifiant ses retours aériens ; en soulevant des charges pour se muscler correctement ; et en adoptant les meilleures tenues pour la glisse dans l’eau, et ainsi de suite [38]. Chacune de ces tâches semble limitée en elle-même, mais chacune d’elle permet à l’athlète de nager un peu plus vite. Une fois qu’il a appris et intégré ces différents éléments et bien d’autres, le nageur peut participer aux Jeux olympiques. Une victoire n’est rien d’autre que la synthèse de ces innombrables petites choses – même si certaines d’entre elles sont faites involontairement ou par d’autres, ce que l’on appelle souvent la chance ». 58Ainsi les petites choses » comptent vraiment. Nous avons déjà vu comment une très petite – en termes quantitatifs – différence peut produire un succès notoire. Même d’apparents hasards peuvent conduire à des médailles d’or. 59 Dans l’épreuve du 100 mètres nage libre à Los Angeles, Rowdy Gaines, sachant que le starter de la course avait tendance à donner le départ rapidement, a anticipé le signal ; bien qu’il n’ait pas volé le départ, l’observation des vidéos de la course donne l’impression que Gaines savait exactement quand partir, que les autres étaient encore sur les plots quand il s’élança. Mais, le starter ne l’a pas rappelé. Et les protestations d’après course des autres concurrents furent ignorées. Gaines a passé des années à observer les starters, et il a parlé avec son entraîneur Richard Quick de ce starter en particulier avant la course. » [39] 60Gaines n’était pas notoirement plus rapide que plusieurs des autres nageurs de la course, mais avec cette tactique, il conquit un avantage suffisant pour gagner. Et, dans l’ensemble de ses courses, il cherchait à trouver un avantage de ce type dans le cas présent, cela lui a permis de remporter la médaille d’or. Portant attention à de telles subtilités, nous pouvons dire que, non seulement les petites choses sont importantes ; à certains égards, les petites choses sont les seules choses. 61Peter Drucker, le doyen des consultants américains en management, suggère une idée similaire quand il écrit, à propos du monde des affaires, que ce sont ces petites choses qui, prises dans leur en
Depuis leur renaissance à la fin du XIXe siècle, les Jeux Olympiques sont devenus la plus importante manifestation de dimension planétaire et assurément la plus médiatique, ce qui les place au centre d'enjeux politiques et économiques majeurs, parfois sombres et tragiques. Ces enjeux existaient déjà dans la Grèce antique avec les premiers Jeux, tout comme les problèmes liés à la corruption et à l'argent. Ainsi Athènes et ses alliés excluèrent-ils Sparte de la participation aux Jeux de 424 av. en raison de la guerre du Péloponnèse. Voici ci-après un survol de toutes les olympiades de l'ère moderne, d'Athènes 1896 à Rio 2016... Beauté du sport Les premiers Jeux se suivent avec un succès croissant qui va de pair avec la montée des classes moyennes en Occident et la découverte des loisirs et du sport. L'apparition de la télévision contribue aussi à leur popularité. Les deux guerres mondiales occasionnent deux longues coupures. 1896 Athènes Très modestes et quasiment confidentiels, les premiers Jeux de l'ère moderne accueillent 241 participants de 14 nations, les plus nombreux venant de Grèce, Allemagne, France et Grande-Bretagne. La cérémonie d'ouverture n'en recueille pas moins un grand succès d'estime dans le stade antique d'Athène reconstruit pour l'occasion. Le héros du jour est un berger grec du nom de Spiridon Louis 24 ans qui remporte l'épreuve du marathon, soit une course de 40 kilomètres entre l'antique champ de bataille de Marathon et le stade d'Athènes. Cette épreuve inédite rappelle l'exploit de Philippidès. À l'occasion des Jeux de Londres, en 1908, sa distance sera portée à 42,195 kilomètres afin que les coureurs puissent partir de la cour du château royal de Windsor. 1900 Paris Croyant bien faire, le baron de Coubertin a souhaité associer cette deuxième édition à l'Exposition universelle du siècle, à Paris, en croyant que leur visibilité s'en trouvait rehaussée. Bien au contraire, ils apparaissent comme une compétition en périphérie de l'exposition, dans le bois de Vincennes. C'est au point que l'on supprime même la cérémonie de clôture. Ces Jeux permettent toutefois d'assister aux premières compétitions féminines tennis, golf, voile... en dépit des préventions du baron de Coubertin. 1904 Saint-Louis Les organisateurs reproduisent la même erreur que précédemment en associant les Jeux à l'Exposition universelle de Saint-Louis Missouri qui célèbre le centenaire de l'achat de la Louisiane par les États-Unis. 1908 Londres Les Anglais se voient attribuer les Jeux après la défection des Italiens, affectés par une éruption du Vésuve. Organisés à la hâte, ils se déroulent à la perfection. Le vainqueur du marathon, Dorando Pietri, termine la course très largement devant ses concurrents, en 2h54, mais il est disqualifié pour avoir été aidé dans les derniers mètres. 1912 Stockholm Parfaitement organisés, ces IVe Jeux témoignent de l'arrivée à maturité de la manifestation. Les épreuves sont commentées en direct par une sonorisation et les courses bénéficient d'un chronométrage électrique. 1920 Anvers Ces Jeux sont organisés à Anvers en hommage aux souffrances endurées par les Belges pendant la Grande Guerre. Les vaincus en sont exclus Allemagne, Autriche, Hongrie, Turquie, Bulgarie. C'est la première décision de caractère politique dans l'Histoire de l'olympisme moderne. Le rituel olympique se met en place avec le serment prêté par les athlètes et les juges et le drapeau aux cinq anneaux entrelacés qui reprend les couleurs de tous les drapeaux du monde. 1924 Paris Pour la deuxième et dernière fois du siècle, les Jeux sont organisés à Paris. Ils recueillent un grand succès malgré le pugilat entre spectateurs à l'issue du match de rugby France-États-Unis. Les organisateurs se dotent d'une devise latine Citius, altius, fortius» Plus vite, plus haut, plus fort». Un champion américain de natation fera rêver toutes les femmes longtemps encore après les Jeux. Il a nom Johnny Weissmuller mais est resté plus connu sous celui de... Moi Tarzan, Toi Jane». 1928 Amsterdam Vainqueurs du triple saut et du 200 mètres brasse, deux Japonais sont les premiers Asiatiques à remporter des épreuves olympiques. 1932 Los Angeles C'est la crise ! Les Jeux se déroulent sur 16 jours au lieu de plus de 79 jours précédemment. Les athlètes sont en nombre réduit mais réalisent de bonnes performances. Les spectateurs sont au rendez-vous et pour la première fois, la manifestation génère des profits pas moins d'un million de dollars. 1936 Berlin Trois ans après son arrivée au pouvoir et un an après le vote de lois antisémites, Hitler veut faire des Jeux une illustration de la supériorité de l'idéologie nazie et de l'Allemagne. C'est la première fois que les Jeux sont ouvertement instrumentalisés par un régime politique, en l'occurence le pire qui soit. De fait, les compétitions se déroulent selon un cérémonial rigoureux. Une cinéaste au service de Hitler, Leni Riefenstahl, va en tirer un film de propagande d'une grande qualité esthétique Les Dieux du stade 1938. Deux athlètes vont néanmoins éclairer ces Jeux d'une lumière inattendue. Le premier est le Noir étasunien Jesse Owens qui remporte pas moins de quatre médailles d'or sur le 100 mètres, le 200 mètres, le 4x100 mètres et la longueur. Sur cette dernière épreuve, son concurrent est un Allemand qui ne craint pas de fraterniser avec lui sur le sautoir. Ensuite, en tant que vainqueur, Jesse Owens est amené à saluer le Führer de loin et celui-ci lui rend son salut en agitant la main une légende a posteriori voudra qu'il ait préféré quitter la tribune plutôt que lui serrer la main. Jesse Owens rappellera avec amertume dans ses Mémoires qu'il n'était pas mieux traité dans l'Amérique de la ségrégation qu'en Allemagne. Le deuxième héros des Jeux est le Coréen Son Ki-chong qui remporte le marathon. Officiellement enregistré dans la délégation du Japon, qui occupe la Corée, il dédie néanmoins sa victoire à son pays. 1948 Londres Après la Seconde Guerre mondiale, l'honneur des Jeux revient naturellement aux Anglais qui ont joué un rôle déterminant dans la victoire sur le nazisme. 59 nations y participent mais l'Allemagne et le Japon en sont exclus. La révélation sportive est un Américain, Bob Mathias, qui remporte le décathlon et devient à 17 ans le plus jeune médaillé masculin de l'Histoire. Les femmes s'attirent aussi beaucoup de succès. Elles sont 390 à côté de 3714 hommes, de quoi faire se retourner le baron de Coubertin dans sa tombe. 1952 Helsinki Ces Jeux parfaitement organisés voient l'entrée en scène, pour la première fois, de l'URSS. Absente des compétitions depuis la Première Guerre mondiale, l'Union Soviétique comprend l'intérêt de cette tribune sportive à vocation planétaire. Elle va désormais y prendre une part très active en ayant soin de fournir à ses ses athlètes amateurs» une préparation intensive dans le cadre de l'armée. La Tchécoslovaquie, satellite» de l'URSS, est à l'honneur avec la triple performance d'Emil Zátopek 30 ans, qui remporte le 5000 mètres, le 10000 mètres et le marathon. Aux Jeux précédents de Londres, il avait déjà gagné le 10000 mètres. Le jour de sa victoire sur 5000 mètres, son épouse Dana s'offre quant à elle une médaille d'or au javelot. 1956 Melbourne Melbourne innove à bien des égards. C’est la première fois que les Jeux se déroulent dans l’hémisphère sud et c’est aussi la première fois et la seule à ce jour que des Jeux d’été sont scindés en raison d’une quarantaine très stricte interdisant quasiment aux chevaux d’entrer sur le territoire australien, les épreuves équestres se sont déroulés à Stockholm du 10 au 17 juin, alors que Melbourne accueille les autres sports à la fin de l’automne. Autre première» lors de la cérémonie de clôture, les athlètes de tous les pays défilent ensemble et non par pays. Une manière de faire oublier le boycottage de certains pays et d'éviter des rixes comme à l'occasion de la finale de water-polo entre Soviétiques et Hongrois. Ces boycottages sont aussi une première» et témoignent de l'aggravation des tensions internationales dans un contexte de décolonisation et de guerre froide. En raison de l’intervention franco-britannique sur le canal de Suez, l’Égypte, le Liban et l’Irak ont refusé d’y participer. Et pour protester contre l’intervention soviétique à Budapest, l’Espagne, la Suisse et les Pays-bas n’ont pas envoyé d’athlètes à Melbourne. Sans oublier la République populaire de Chine qui s’est abstenue en raison de la présence de Taïwan. Les Français gardent le souvenir éblouissant de la victoire d'Alain Mimoun 35 ans au marathon. Cet ancien caporal-chef d'origine kabyle avait failli être amputé d'une jambe à l'issue de la bataille du Mont Cassin, en 1944. La veille du marathon, il apprend que son épouse vient d'accoucher. Parti avec le maillot 13, il l'emporte en 2h25 sur son rival et ami Zatopek... 1960 Rome Ces Jeux qui se déroulent dans le cadre majestueux de la Rome antique sont à proprement parler les derniers de l'ère européenne». La même année, de nombreux pays d'Afrique noire accèdent à l'indépendance. Par une coïncidence intéressante, le marathon, épreuve reine des Jeux, est remporté cette année-là par un Éthiopien, Abebe Bikila, le premier Africain à gagner une médaille d'or. Ce coureur aux pieds nus, inconnu de tous, prend son envol devant l'obélisque d'Axoum qui rappelle la conquête de l'Éthiopie par l'Italie ! Dans la nuit, sous la lumière des projecteurs, il arrive triomphal au terme de la course, devant l'arc de Constantin. L'autre révélation des Jeux de Rome est un boxeur afro-américain, Cassius Clay 18 ans, médaille d'or des poids mi-lourds. De retour chez lui, il se voit empêché d'entrer dans un restaurant chic réservé aux Blancs et de dépit jette sa médaille dans l'Ohio. Devenu un champion de boxe célébrissime, il se convertit en 1965 à l'islam radical et prend le nom de Mohamed Ali. Son itinéraire porte témoignage de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Douloureuse transition vers un monde multipolaire Pour la première fois, en 1964, les Jeux Olympiques se déroulent sur le continent asiatique, dans un pays non blanc, et qui plus est chez l'un des vaincus de la Seconde Guerre mondiale, le Japon. À l'heure de la décolonisation et de la montée du tiers-monde, il s'agit d'un symbole chargé de sens. Tellement que dès les éditions suivantes, la politique va faire irruption dans les Jeux, de façon généralement violente .... Publié ou mis à jour le 2021-07-25 081225
Pour se qualifier pour les de Paris de juillet 2024, les deux jeunes skateurs vont devoir livrer une rude et longue bataille. Au cours des deux années à venir, ils devront prouver, lors de plusieurs compétitions, qu’ils font partie des meilleurs du monde. Tom, un futur skateur professionnel ? © Vêtu du maillot de foot de l’Olympique de Marseille, Tom réalise des figures dans les airs. Dès qu’il a cinq minutes, le jeune Marseillais plonge dans son bowl, près de la plage du Prado C’est comme mon second chez-moi, je peux y passer des heures sans voir le temps passer ! » Le bowl, c’est une cuvette spécialement conçue pour les skateurs, dans laquelle ils peuvent réaliser des figures. Vice-champion de France junior de skate alors qu’il fêtait tout juste ses 10 ans, Tom est sûr de vouloir devenir skateur professionnel. Être aux Jeux ? Je l’espère bien ! Parfois, je m’imagine au village des athlètes en train de croiser des stars de tel ou tel sport. » Nana, une compétitrice ! © Louise-Aïna, surnommée Nana », a fait ses premiers pas sur une planche à roulettes à 6 ans. Même si ses deux parents font de la planche à voile, et si elle pratique parfois ce sport sur l’étang de Leucate, dans l’Aude, Nana préfère glisser sur le béton. De suite, j’ai adoré rivaliser avec les garçons, leur montrer que je pouvais faire comme eux, voire mieux ! » Le danger les accidents Nana se remet d’une fracture à la cheville, qui l’a immobilisée pendant cinq mois. Oui, j’aimerais participer aux Jeux olympiques, parce que c’est la plus grande compétition au monde, avec les meilleurs du monde dans tous les sports. Mais je ne me mets pas la pression. Si je n’arrive pas à me qualifier, ce n’est pas grave. Comme je suis jeune, j’ai le temps… »Depuis sa fracture, la jeune skateuse a appris une chose importante Quand tu es fatiguée, il faut savoir s’arrêter, sinon tu risques de te blesser… » des compétitions à gagner pour se qualifier Fin juin, à Marseille, Tom est devenu champion de France, et Nana championne de France des moins de 16 ans. Ça promet…En octobre, Tom participera aux Championnats du monde, au Brésil, et Nana espère pouvoir y être présente. Le but gagner des points afin de se qualifier pour les lors des de 2024, ils savent déjà que les épreuves auront lieu place de la Concorde, au pied des Champs-Élysées, dans un skatepark construit tout spécialement. Je ne sais pas encore si ses formes me conviendront », s’interroge Tom, sans se prendre la tête. » Louise-Aïna et Tom ont participé aux Championnats de France, fin juin 2022, à Marseille. Regarde leur performance et celles des autres concurrents Es-tu incollable sur le sujet ? Quel autre sport pratique Nana ? La trottinette. La planche à voile. Le Kitesurf. Correct ! Faux ! Avec quel maillot de foot Tom ride-t-il ? Celui du Paris Saint-Germain. Celui de Barcelone. Celui de l’Olympique de Marseille. Correct ! Faux ! Quelle est la prochaine compétition qui leur permettra de gagner des points pour les ? Les Championnats du monde, au Brésil. Les Championnats de France, à Marseille. Les Championnats du monde, en Floride. Correct ! Faux ! Partagez le quiz pour voir vos résultats ! Facebook Dites-nous juste qui vous êtes, pour accéder à vos résultats ! Skate Tom et Nana s’entraînent pour les Jeux olympiques de Paris Ton score %%score%% sur %%total%%
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